C'est un véritable bras de fer qui s'est engagé à Marseille autour de travaux dans un établissement scolaire des quartiers nord. L'école maternelle de la Viste Bousquet, située dans le 15ème arrondissement, est quasiment insalubre. Des parents d'élèves, soutenus par le député de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, ont décidé de faire les travaux eux-mêmes. Mais ce n'est pas du goût de la mairie, qui voit d'un très mauvais œil cette rénovation autogérée.
Immondices, squat et dégradations. Europe 1 s'est rendu à la Viste Bousquet, et le tour du propriétaire offre un spectacle désolant. Grille défoncée, portail qui ne ferme pas, vitres brisées… Dans cette école, on peut rentrer comme dans un moulin. Des tags parsèment les murs, des immondices jonchent le sol. Certains bâtiments sont même squattés.
Crédit photo : Nathalie Chevance/Europe 1
Crédit photo : Nathalie Chevance/Europe 1
"Redonner une dignité à cette école". Sébastien Delogu a deux enfants scolarisés dans cette école. Agacé de constater le délabrement de l'établissement scolaire, ce militant de la France insoumise a décidé, avec d'autres parents, de se retrousser les manches. Pendant deux jours, ils vont nettoyer, réparer, repeindre les infrastructures extérieures. "Vendredi matin, on débarque à 11 heures, on met les bâches par terre. On a déjà fait les plans et des équipes. On veut redonner de la vie, un sens et une dignité à cette école", s'enthousiasme-t-il au micro d'Europe 1.
Sans l'autorisation de la mairie. Mais pour ces travaux, les parents d'élèves n'ont pas demandé l'accord de la mairie centrale. "Qu'est-ce que vous voulez qu'on craigne ? L'embellissement des lieux publics ? À un moment donné, c'est le peuple qui reprend les choses en main, car l'institution ne fait rien pour nous. La mairie pouvait le faire avant. Et là, elle nous interdit de nous auto-organiser, c'est un scandale !", dénonce Sébastien Delogu. La France insoumise a lancé un cagnotte qui a déjà recueilli 5.000 euros. Jean-Luc Mélenchon, lui, doit se rendre sur place samedi.
La Ville se défend d'abandonner l'école. Cette initiative est condamnée par la Ville, qui a entamé ces derniers jours des travaux en urgence, en attendant une rénovation prévue en 2019. Dans un communiqué publié mercredi, elle affirme intervenir "régulièrement au sein de l'établissement où elle a déjà investi plus de 310.000 euros depuis trois ans en travaux divers - réhabilitation des sanitaires maternelles et de 5 classes élémentaires, réfection d'une première partie de la clôture, protection des fenêtres, etc." Elle assure par ailleurs être "disposée à examiner avec attention toute proposition que formulerait une association de parents d'élèves, loin de toute volonté de récupération politique ou médiatique, afin de l'accompagner dans le nettoiement, dès la prochaine rentrée scolaire, des abords de l’établissement".