C'est un accord qui revient de loin… En pleine impasse l'année dernière, puis relancée il y a quelques semaines, la négociation sur l'assurance-chômage a débouché, mardi soir, sur un texte qui prévoit près de 900 millions d'euros d'économies par an. Ce texte recueille une appréciation favorable du patronat et de quatre syndicats. Seule la CGT a exprimé son opposition. Europe 1 vous livre en détails la nouvelle donne.
Une indemnisation plus tardive. Le principal changement pour les chômeurs, c'est le fait que désormais, il faudra avoir perdu son emploi après 55 ans pour pouvoir être indemnisé pendant trois années. Jusqu'à présent, cette indemnisation rallongée était ouverte dès l'âge de 50 ans. Si le chômeur accepte parallèlement de suivre une formation, l'âge limite pourra descendre à 53 ans. Environ 400 millions d'euros pourraient ainsi être économisés.
Le calcul des allocations revu. Autre changement, et autre économie : le calcul des allocations chômage va être revu pour éviter l'effet d'aubaine dont bénéficiaient les chômeurs, qui enchaînent à un rythme élevé des contrats de travail de très courte durée. Ils touchaient plus que ceux qui enchaînent des contrats un peu plus longs. Ce ne sera plus le cas. Désormais, tout le monde sera logé à la même enseigne.
Des compromis. Les entreprises, elles, obtiennent une partie de ce qu'elles réclamaient. Il n'y aura plus, par exemple, de taxation des contrats courts, hormis pour les contrats d'usage qui sont possibles dans certains secteurs. Pour faire passer cette mesure auprès des syndicats, le patronat a dû accepter une hausse de la cotisation des employeurs sur tous les contrats de travail. Mais cette hausse est très légère (0,05%) et temporaire. Enfin, le patronat devra pousser les branches professionnelles grosses consommatrices de contrats courts (l'hôtellerie-restauration par exemple) à modifier leurs pratiques pour réduire l'emploi précaire.