La présidente d'Ile-de-France Mobilités Valérie Pécresse est parvenue à un accord avec le gouvernement pour compenser les pertes de recettes liées au Covid-19, estimées à 2,6 milliards d'euros cette année, a-t-elle annoncé mardi.
"Un moment historique"
"C'est un moment historique. Le plan de sauvetage des transports a été signé entre IDFM et l'Etat", a indiqué Valérie Pécresse. "On a frôlé la catastrophe, donc c'est un immense soulagement", a-t-elle ajouté, rappelant que les négociations avaient été âpres avec l'exécutif. "Les voyageurs ne seront pas appelés à payer le prix de la crise Covid, et nous ne freineront aucun des nombreux projets d'investissement que nous avons dans les transports. (...) Nous ne baisserons pas non plus l'offre de transport", a-t-elle souligné.
"Une subvention pour couvrir entre 80 et 100% des pertes du 'versement mobilité'"
"On a signé un accord de compensation intégrale des pertes de recettes", a insisté l'élue. L'Etat versera à l'autorité régionale des transports une subvention pour couvrir entre 80 et 100% des pertes du "versement mobilité" (une taxe sur la masse salariale des entreprises de plus de 11 personnes), estimées à 1 milliard d'euros. Pour le gros des 1,6 milliard d'euros de pertes de recettes voyageurs - soit 1,44 milliard hors TVA - et un éventuel reliquat du manque à gagner pour le "versement mobilité", le gouvernement accordera une avance remboursable de 1,1 à 1,4 milliard.
"On a obtenu qu'elle soit à taux zéro, et elle sera remboursée sur 16 ans et de matière progressive. On a calculé les échéances de remboursement en fonction de nos prévisions de reconstitution de nos recettes", a détaillé Valérie Pécresse. RATP et SNCF prendront aussi en charge 10% de ces pertes dans le cadre du contrat qui les lie à IDFM, a-t-elle ajouté. Cet accord va permettre à l'autorité régionale de reprendre les paiements aux deux opérateurs qui avaient été suspendus début juillet, a remarqué l'élue (Libres!).
Des systèmes de pilotage automatique en projet
Compte tenu des incertitudes sur le front sanitaire, l'Etat et IDFM ont prévu "une clause de revoyure en 2021 et 2022 si la crise devait se poursuivre", a précisé Valérie Pécresse. La présidente d'IDFM va maintenant travailler sur son propre plan de relance, citant comme priorités un système de pilotage automatique pour les RER B et D, la poursuite du prolongement du RER E à l'ouest, et des projets de tramways et bus en site propre.
"Il fallait sauver les transports avant de les relancer. (...) On va avoir des chiffres triannuels d'investissements de l'Etat en Ile-de-France qui seront très élevés", et plus élevés que les 673 millions d'euros annoncés jeudi par le gouvernement, a-t-elle déjà annoncé.