Le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard a promis mardi une "réforme globale des aides personnelles au logement" à l'automne, jugeant nécessaires des "réformes structurelles" pour mettre fin à un "système pervers" responsable d'une inflation des loyers.
"Un système pervers". "Nous avons un budget d'APL de 19 milliards d'euros, un budget d'aides au logement de 30 milliards d'euros, ce qui est le record en Europe, avec en corollaire, pas suffisamment de logements et des loyers trop importants. Il y a donc un problème", a déclaré le ministre sur RTL.
"Quand on met un euro de plus sur l'APL, ça fait 78 centimes de hausse des loyers : il faudra bien sortir de ce système qui est pervers", a-t-il poursuivi, défendant la baisse très critiquée, à partir d'octobre, de cinq euros mensuels des aides personnelles au logement annoncée par le gouvernement.
Une durée d'application encore floue. Interrogé pour savoir si cette baisse s'appliquerait au-delà des trois derniers mois de l'année 2017, le ministre n'a pas clairement répondu. "En l'état, nous sommes sur le budget 2017. Ce budget, il faut le boucler", a-t-il dit, ajoutant : "Nous devons engager une réforme globale des aides personnelles au logement".
"C'est comme un camion fou". "C'est quelque chose qui est tout à fait indispensable parce que c'est comme un camion fou, un bateau ivre, nous sommes avec des montants qu'il faut arriver à maîtriser mais surtout avec des réformes structurelles à mettre en place", a jugé Jacques Mézard. "Ce qui justifie aussi une réforme, c'est que le coût de fonctionnement des APL est de 600 millions d'euros", a-t-il affirmé.
Un projet de loi à l'automne. Interrogé sur l'échéance à laquelle se fera cette réforme, le ministre a répondu : "Nous travaillons sur un projet de loi logement (...) qui sera prêt à l'automne". "Il sera déposé en octobre-novembre, et je souhaite qu'il soit débattu le plus rapidement possible", a-t-il indiqué. "L'objectif, c'est de permettre de construire plus vite, plus facilement, simplifier toutes les formalités et prendre un certain nombre de mesures pour provoquer un choc de l'offre dans ce pays", a affirmé Jacques Mézard.