Trouver dix milliards d'euros, ou au moins une partie. Voilà la mission de Bercy pour limiter au maximum le dérapage des déficits publics. Mercredi, Bruno Le Maire a assuré qu'il souhaitait rapprocher le déficit français "le plus possible des 3%". Et pour cela, les regards se tournent vers les grandes entreprises.
Bercy a entendu les "gilets jaunes". Ces dernières doivent prendre leur part, c'est une question de justice sociale. Voilà ce qui se dit actuellement du côté du ministère de l'Économie, où le message des "gilets jaunes" a bien été entendu : il faut que les plus riches contribuent.
Or, les grandes entreprises devaient bénéficier d’un avantage fiscal cette année avec une baisse de l’impôt sur les sociétés. Selon les informations d'Europe 1, l'idée de reporter d’un an cet avantage fiscal est une piste qui est très sérieusement étudiée en ce moment.
A quoi pourrait ressembler la "prime Macron" de Noël ?
Une piste qui permettrait d'économiser 2,5 milliards d'euros. En plus de répondre aux "gilets jaunes", cela présente le grand avantage d’économiser une somme importante, 2,5 milliards d’euros, soit le quart du financement à trouver pour honorer les annonces faites par Emmanuel Macron et Édouard Philippe. L’idée est donc de jouer sur le calendrier, sans casser la politique pro-entreprise. C’est pour cela que si cette piste se confirmait, l’objectif resterait bien un taux d’impôt sur les sociétés à 25% à la fin du quinquennat.
Les entreprises ont déjà été appelées à la rescousse par Emmanuel Macron. Lors de ses annonces pour tenter d'apaiser la crise des "gilets jaunes" lundi soir, le chef de l'État a demandé aux entreprises "qui le peuvent" de verser une prime de fin d'année à leur salariés. Il a par ailleurs rencontré une centaine de chefs d'entreprises mercredi après-midi à l'Élysée avec Bruno Le Maire et Muriel Pénicaud.
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"Il faut que les entreprises participent à l'effort de refondation." "Il y a une urgence", reconnait Stéphane Richard, le PDG d'Orange, au micro d'Europe 1. Et selon lui, "il n'y a pas que cette prime" mais également "d'autres chantiers" sur lesquels il est possible de travailler : "J'ai évoqué la résorption des zones blanches, dans mon secteur. Ça fait partie aussi de la lutte contre cette fracture territoriale parce que ça crée aussi un sentiment d'abandon des territoires. Donc je pense que l'on peut accélérer les choses." Stéphane Richard estime que chacun doit regarder "dans son domaine ce qu'il peut faire dans l'immédiat". "Il faut que les entreprises participent à l'effort de refondation", lâche-t-il.