La compagnie aérienne Aigle Azur s'est déclarée lundi en cessation de paiement et a demandé son placement en redressement judiciaire dans l'espoir de trouver des repreneurs, ont annoncé les membres du CE à l'issue d'un comité d'entreprise extraordinaire.
"Aigle Azur se retrouve en cessation de paiement suite à plusieurs années d'errance liées à de nombreuses décisions stratégiques inadaptées et doit se placer sous la protection du tribunal de commerce" d'Evry où une audience est prévue dans l'après-midi, affirment-ils dans un communiqué. "Il est probable que la date limite de dépôt des offres soit fixée autour du 15 septembre 2019", ajoutent-ils. "Plusieurs repreneurs potentiels" ont cependant exprimé un intérêt, selon eux. Aigle Azur compte 1.150 salariés, dont 350 en Algérie.
1.150 salariés, dont 350 en Algérie
"La déclaration de cessation de paiement a été faite par l'administratrice provisoire", Hélène Bourbouloux, a précisé à l'AFP Martin Surzur, président du syndicat de pilotes SNPL d'Aigle Azur et membre du CE. Elle avait été désignée administratrice provisoire le 28 août par le tribunal de commerce d'Evry après le coup de force de l'un des actionnaires, Gérard Houa, qui avait évincé le patron Frantz Yvelin en disant sa volonté de mettre fin aux "errements stratégiques des deux dernières années".
Frantz Yvelin a depuis été rétabli dans ses fonctions pour assister l'administratrice provisoire. Il n'a pas assisté au comité d'entreprise lundi, selon les participants.
Une soixantaine de salariés se sont rassemblés dans le calme devant le siège de l'entreprise pendant le CE. "On espère surtout qu'il y ait un repreneur. Il faut passer par le redressement judiciaire, simplement pour avoir nos salaires", explique, fataliste, Lilas, une programmatrice de vols qui n'a pas voulu donner son nom. "Ce serait dommage de perdre une compagnie qui fait 300 millions d'euros de chiffre d'affaires et a des droits de trafic vers l'Algérie que même Air France n'a pas".