Le groupe Air France-KLM a annoncé jeudi avoir renoué avec les profits en 2015, pour la première fois depuis sept ans, grâce notamment à la chute des prix du pétrole, au cours d'une année mouvementée sur le plan social. Le groupe a dégagé un bénéfice net de 118 millions d'euros l'an dernier, contre des pertes de 225 millions d'euros en 2014, selon un communiqué.
Satisfaction pour 2015, doutes pour 2016. Le PDG Alexandre de Juniac, qui avait dit début janvier s'attendre à un tel retour dans le vert, a attribué ce redressement aux "mesures déployées dans le cadre du plan (de restructuration, ndlr) Transform 2015" et à la faiblesse du prix du carburant. Air France-KLM reste toutefois prudent pour 2016, estimant que "le contexte global demeure très incertain". Ainsi, tout en se félicitant de la "très nette amélioration" des résultats, Alexandre de Juniac a indiqué à des journalistes qu'elle "ne change(ait) pas son positionnement concurrentiel notamment par rapport à ses principaux concurrents européens". La direction continue donc "de négocier avec (son) personnel des accords qui visent à améliorer notre position compétitive", a-t-il ajouté. "La négociation, que ce soit chez KLM ou Air France, avec le personnel vise à combler le fossé qui nous sépare avec nos principaux concurrents et de ce point de vue-là les choses n'ont pas fondamentalement changé", a plaidé le dirigeant.
Une année de colère. Air France fait face à une concurrence féroce de la part des compagnies du Golfe sur son réseau long-courrier et des compagnies low-costs sur le segment du moyen-courrier. L'année 2015 a été particulièrement mouvementée au sein de la compagnie Air France avec des négociations difficiles sur un plan de croissance, "Perform 2020", qui ont conduit à des débordements le 5 octobre. Le DRH Xavier Broseta avait dû fuir des manifestants en colère, en escaladant un grillage, la chemise déchirée. Depuis, la compagnie a dévoilé le 15 janvier un autre "projet de croissance" pour 2017-2020. Malgré tout, elle vise 1.600 départs volontaires d'ici 2017, selon des sources syndicales. "Perform 2020" devait succéder au plan de restructuration "Transform 2015" engagé en 2012, au cours duquel 5.500 postes ont été supprimés.