Air France-KLM va commander 50 long-courriers Airbus A350

Air France-KLM poursuit la modernisation de sa flotte : le groupe franco-néerlandais a annoncé lundi qu'il allait passer une "importante commande" de 50 avions long-courriers Airbus A350. © Artur Widak / NurPhoto / NurPhoto via AFP
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avec AFP // Crédits photo : Artur Widak / NurPhoto / NurPhoto via AFP , modifié à

Airbus s'est dit "extrêmement reconnaissant au groupe Air France-KLM de la confiance qu'il continue d'accorder à Airbus", jugeant qu'il s'agissait "d'une étape importante dans leur partenariat de longue date". Les livraisons s’échelonneront entre 2026 et 2030.

Air France-KLM poursuit la modernisation de sa flotte : le groupe franco-néerlandais a annoncé lundi qu'il allait passer une "importante commande" de 50 avions long-courriers Airbus  A350 afin de "poursuivre le renouvellement et la rationalisation de sa flotte". Cette commande, assortie de droits d'acquisition pour 40 appareils supplémentaires, représente plus de 16 milliards de dollars au prix catalogue, jamais appliqué en raison des rabais consentis. Les livraisons s'échelonneront entre 2026 et 2030.

Remplacer 33 Boeing 777-200 et 26 A330

Elle vise à remplacer les 33 Boeing 777-200 et 26 A330 d'ancienne génération des deux compagnies. Elle portera tant sur des A350-900 que sur des A350-1000, dont la répartition n'est pas arrêtée. "Il s’agira d’une commande évolutive, offrant au groupe la flexibilité d’attribuer les appareils à ses différentes compagnies en fonction des dynamiques du marché et du cadre réglementaire local", précise Air France -KLM dans un communiqué. Ces appareils, capables selon la version d'embarquer jusqu'à 410 passagers sur 16.000 kilomètres, permettent une réduction de 25% de la consommation de carburant par rapport aux avions de génération précédente et de 40% de leur empreinte sonore.

L'A350 "jouera un rôle clé dans l’atteinte de nos objectifs ambitieux en matière de décarbonation, dont celui d’atteindre -30% d’émissions de CO2 par passager/km d'ici à 2030", par rapport à 2019, selon le directeur général du groupe Benjamin Smith, cité dans le communiqué.

Air France-KLM estime que l'interdiction de l'espace aérien russe depuis le début de la guerre en Ukraine va durer. Cela a eu un rôle dans la sélection de l'A350 aux dépens du Boeing 787, dont le groupe exploite 25 exemplaires, a confié Benjamin Smith lors d'une conférence téléphonique. "Les Boeing 787-8 et 787-9 ont un excellent rayon d'action, mais sont plus petits, l'A350-900 a la même taille que le 787-10, mais a le même rayon d'action que le 787-9", a-t-il expliqué, disant avoir "besoin des plus gros avions" disponibles.

Quant au Boeing 777X, qui doit encore être certifié, "il n'y a pas de créneau disponible avant au moins 5 ou 6 ans" mais l'appareil sera "candidat" pour le remplacement des Boeing 777-300 à la fin de la décennie, a-t-il estimé. Air France exploite déjà 22 A350-900 et doit encore en recevoir 19, quand KLM dispose de 33 Boeing 787 comme avions de dernière génération. Le groupe franco-néerlandais a par ailleurs en commande 8 A350 dans sa future version cargo. Avec 99 appareils à terme, Air France-KLM sera le premier exploitant d'A350 au monde, s'est félicité Ben Smith.

Précieux créneaux de livraison

Dans un communiqué, Airbus s'est dit "extrêmement reconnaissant au groupe Air France-KLM de la confiance qu'il continue d'accorder à Airbus", jugeant qu'il s'agissait "d'une étape importante dans (leur) partenariat de longue date". Les deux groupes ont annoncé début septembre leur intention de créer une coentreprise destinée à la maintenance de pièces d'A350.

Confrontées à la nécessité de réduire leur empreinte environnementale, pour atteindre la neutralité carbone en 2050 promise par le secteur, et à un trafic aérien mondial qui devrait doubler à cet horizon, les compagnies aériennes sont engagées dans un vaste mouvement de modernisation de leur flotte. Pour assurer leur croissance future, elles s'efforcent de réserver au plus tôt les créneaux de livraisons disponibles auprès des avionneurs, engagés dans une remontée en cadence de leur production après le plongeon dû à la crise sanitaire.

Le groupe avait dû son salut à l'intervention des États français et néerlandais pendant la crise sanitaire. Il avait malgré tout continué à investir pour préserver sa future compétitivité, en rationalisant ses flottes. Air France-KLM avait ainsi commandé en 2019 60 moyen-courriers A220-300 puis de 100 monocouloirs de la famille A320neo pour renouveler et étendre les flottes de ses compagnies KLM et Transavia. En passe de retrouver sa capacité d'avant-crise l'année prochaine, Air France-KLM a dégagé une rentabilité record au deuxième trimestre, réalisant un bénéfice net de 604 millions d’euros entre avril et juin, quand il avait engrangé 728 millions pour l’ensemble de l’année 2022.