Le syndicat des pilotes de ligne néerlandais (VNV) a fait savoir à ses membres qu'il "désapprouve" la grève des pilotes d'Air France au sein du groupe Air France-KLM, affirmant que "toutes les options" n'ont pas été explorées. Ce point de vue est également partagé par le personnel au sol et le syndicat du personnel de cabine et une pétition "contre les grèves d'Air France", mise en circulation en 2015, connaît une nouvelle vie avec près de 4.000 signatures depuis jeudi.
Explorer d'autres voies. "Le VNV désapprouve la grève ici et maintenant car toutes les voies menant à une solution n'ont, selon nous, pas été explorées", écrit le syndicat dans cette longue lettre envoyée vendredi à ses membres. Les actions en France provoquent chez ses membres "beaucoup d'inquiétudes et d'exaspération", écrit le VNV, qui dit "partager l'incompréhension, aussi bien provoquée par le moment choisi pour l'action que par le contenu" des revendications. Air France prévoit d'assurer "près de 80% de ses vols" dimanche au deuxième jour d'une grève qui devrait mobiliser 27% des pilotes, pour défendre l'emploi et les conditions de rémunérations.
Rééquilibrage. Les organisations de pilotes réclament un rééquilibrage du partage des activités entre Air France et KLM, défavorable, selon elles, à la compagnie française depuis quelques années. Elles protestent également contre la décision du PDG d'Air France, Frédéric Gagey, de modifier certaines règles de rémunération. Des articles de journaux néerlandais avaient fait état, la semaine dernière, de rumeurs sur une éventuelle volonté de faire désormais partir de Paris certains avions du partenaire néerlandais KLM qui décollaient jusqu'alors d'Amsterdam, ce que la compagnie aérienne a "formellement démenti".
Culture du consensus. Interrogée par la chaîne télévision néerlandaise NOS, Ingrid Brama, une porte-parole du syndicat du personnel de cabine, a néanmoins assuré que les employés de KLM étaient inquiets. "Ils se disent tous : c'est le monde à l'envers", a-t-elle déclaré, ajoutant : "ils se disent, nous faisons des économies et en France, ils veulent en retirer le bénéfice". Dans une pétition faite en octobre, des "employés de la compagnie KLM" demandent aux syndicats français de "trouver une solution constructive aux différends qui les séparent de la direction". La grève est rare aux Pays-Bas, où la culture du consensus a été élevée au rang de dogme.