L'Etat apportera si nécessaire un soutien financier supplémentaire à la compagnie aérienne Air France, les 7 milliards d'euros d'aide déjà accordés n'étant "pas suffisants", a affirmé lundi Bruno Le Maire qui a écarté toute "taxation supplémentaire" du secteur aérien exsangue. "Nous continuerons à soutenir notre compagnie aérienne nationale si besoin est", a déclaré le ministre de l'Economie lors d'une émission spéciale de BFMTV, concédant que l'aide déjà apporté au transporteur ne suffirait pas.
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Une question de souveraineté nationale
"C'est une question de souveraineté nationale d'avoir notre propre compagnie aérienne nationale, et puis derrière il y a des dizaines de milliers d'emplois concernés", a défendu Bruno Le Maire. Ce dernier a en revanche écarté toute possibilité de renationalisation de la compagnie aérienne. "On n'en est pas là, je ne pense pas que ce soit forcément l'option la meilleure pour le groupe", a-t-il déclaré, estimant qu'Air France devait plutôt gagner "en compétitivité" et être "aux meilleurs standards internationaux".
Pas de "taxations supplémentaires"
Concernant d'éventuelles contreparties en échange d'une aide publique, le ministre s'est dit opposé "à des taxations supplémentaires sur un secteur du transport aérien qui est aujourd'hui en train de s'effondrer".
"Ce n'est pas très rentable pour les comptes publics parce que ça ne rapporte pas grand chose et ensuite, c'est mettre un peu plus la tête sous l'eau le secteur", a-t-il justifié. Toutefois, Bruno Le Maire s'est voulu ferme sur les efforts demandés à Air France pour réduire ses émissions de CO2 et sur les transports intérieurs.
"Nous supprimons toutes les lignes intérieures dès lors qu'il existe une alternative par le train à moins de 2h30", a-t-il insisté. "Je maintiens cette demande et elle sera respectée, c'est un engagement qu'a pris Air France", a-t-il affirmé. "Il n'est pas cohérent d'avoir dépensé tant d'argent public pour mettre Bordeaux à deux heures de Paris par une ligne à grande vitesse (...) et dans le même temps garder une ligne intérieure Paris-Bordeaux par transport aérien. Ce n'est pas bon pour l'environnement, ce n'est pas bon pour les finances publiques", a-t-il conclu.