Cinq raisons de croire au redressement d'Air France

Entre son personnel motivé, l'importance de son trafic ou encore son histoire prestigieuse, Air France-KLM a des atouts pour se rétablir © JOEL SAGET / AFP
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Marthe Ronteix , modifié à

Alors que Benjamin Smith va prendre la tête d'Air France après trois mois de vacance du pouvoir, Michel Polacco, expert en aéronautique, a listé chez Wendy Bouchard les atouts qui selon lui incitent à l'optimisme quant à l'avenir de la compagnie.

Air France-KLM vient de se doter d'un nouveau directeur général, Benjamin Smith, avec pour mission de relever une compagnie en difficultés. Neuf syndicats réclament toujours une augmentation de 5,1% des salaires et le dialogue social semble rompu entre la direction et les salariés. Si l'incertitude et l'inquiétude demeurent autour de la compagnie française, Michel Polacco, pilote, journaliste et expert en aéronautique, a listé chez Wendy Bouchard, mercredi matin sur Europe 1, les atouts qui peuvent permettre de redresser Air France. Les voici :

>> De 9h à 11h, c’est le tour de la question avec Wendy Bouchard. Retrouvez le replay de l’émission ici

1. Un nom (à redorer)

"Air France c'est un nom", explique d'emblée l'expert en aéronautique. Mais un nom "qui a besoin d'être redoré parce qu'il en a quand même pris dans la figure. Rappelez-vous en 1998, lors de la Coupe du Monde, Air France était en grève. Ça a laissé des traces", souligne-t-il. Plus récemment, les quinze journées de grèves en février et mai dernier, qui ont coûté environ 260 millions d'euros à la compagnie, ont également desservi son image. "Mais tout le monde est d'accord : il faut sauver la compagnie et garder un pavillon français. Des quantités d'entreprises ont des actionnaires et des patrons étrangers", observe Michel Polacco.

2. Une compagnie nationale pour être autonome

En tant que compagnie nationale, Air France offre une certaine indépendance à la France. "Sur le plan stratégique et géopolitique, cela permet d'avoir une entreprise qui lui permet de se projeter à l'extérieur selon ses besoins et de ne pas dépendre d'autres. Et dans des situations de crises, comme la guerre du Golfe, avoir une compagnie aérienne nationale est important", rappelle l'expert chez Wendy Bouchard.

3. Un trafic toujours important dans les aéroports

Si clients et salariés restent sceptiques, voire critiques, quant au nouveau directeur général d'Air France-KLM qui est canadien, Michel Polacco assure que cela n'enlèvera rien à l'importance de l'activité de la compagnie en France. "Air France reste basée en France. Elle fait vivre l'économie française et représente la moitié de l'activité de [l'aéroport de] Roissy-Charles-de-Gaulle et un tiers de l'activité d'Orly. Cela fait travailler 50.000 personnes en France, c'est donc une part énorme de l'économie."

4. Une histoire prestigieuse

"Après la guerre, Air France a pu redémarrer après avoir été nationalisée par le général de Gaulle (à sa création en 1933, l'État ne possédait que 25% du capital). À l'époque, ça a été une très belle compagnie de pionniers qui s'est développée considérablement. Et dans les années 1970, avec le développement du transport de masse, Air France s'est équipée du Concorde qui, s'il n'a pas été une source de profits important, a donné une image fantastique. Il n'y avait que deux compagnies dans le monde qui transportait leurs passagers à une vitesse supersonique et cela a duré 27 ans."

5. Un personnel qualifié

Enfin, Air France est constitué d'un personnel performant dans différents domaines. "Air France, ce sont 42.000 personnes motivées qui sont des professionnels à tous les niveaux", rappelle Michel Polacco. "Les mécaniciens, les commerciaux, le personnel navigant, etc", autant de salariés dont la survie dépend de celle de la compagnie, conclut-il.