Restriction budgétaire oblige, Air France va fermer plusieurs de ses bases en province. Dès le mois d'octobre, celles de Nice, Toulouse et Marseille fermeront donc leurs portes mais cela ne devrait pas entraîner de suppressions de postes. Il n'y aurait aucun impact pour les clients de la compagnie française. Ce qui n'est pas le cas pour les 200 pilotes concernés qui vont devoir venir s'installer à Paris.
Négociations rompues ? "Inacceptable", "écœurant"... les syndicats ne sont pas tendres quand il s'agit de qualifier cette mesure d'économie. Ils accusent la direction d'Air France d'avoir rompu de manière unilatérale les négociations qui se tenaient en ce moment pour conserver justement ces bases de province.
Mais la direction se défend. Elle estime que les revendications des syndicats étaient disproportionnées puisqu'ils demandaient un droit de regard sur la gestion de ces bases. Par exemple, pour décider quelles destinations desservir et avec quels types d'avions.
200 pilotes de retour à Paris. 200 pilotes vont donc devoir faire leurs cartons pour la capitale. Ce n'est pas la première fois car ces bases de Nice, Toulouse et Marseille n'avaient ouverts qu'il y a quatre ans. Philippe Evain, président du syndicat national des pilotes de ligne, estime que la direction a capitulé devant les compagnies à bas coûts. "C'est dommage parce que la concurrence arrive à fonctionner à partir des bases de province comme Easy Jet qui le fait très bien", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Il n'y a aucune raison fondamentale pour qu'Air France ne puisse pas le faire, c'est vraiment un très grand gâchis", ajoute-t-il.
Faire des économies. Air France en voulant multiplier ses bases a multiplié les coûts liés aux sous-traitants d'Air France, plus élevés que ceux des autres compagnies. Si tout est basé au même endroit, la direction espère pouvoir faire plus facilement des économies. Mais selon les syndicats, ses bases ont souffert d'un manque de communication et d'offres commerciales insuffisantes et c'est pour ces deux raisons qu'elles ont manqué de clients.
Aussi des restrictions de postes. Les bases ne sont pas les seules à être dans la ligne de mire de la direction. Air France souhaite en effet aussi tailler dans ses effectifs. En janvier a été annoncé lors d'un comité central d'entreprise un plan de départs volontaires de 800 personnes, dont 500 salariés dans le personnel au sol et 300 hôtesses de l'air et stewards. En parallèle, la direction va développer sa filiale low-cost Transavia.
En 2014, si la compagnie a stabilisé son trafic passagers, elle doit faire face à une redoutable concurrence, de la part de compagnies à bas coûts sur les vols courts mais aussi de la part des compagnies du Golfe sur les longs-courriers. Air France a aussi une lourde dette de 5 milliards d'euros alourdie par les 400 millions d'euros qu'a coûté la grève des pilotes en 2014