La crise est loin d'être terminée pour le secteur de l'aérien, mais un petit vent d'optimiste souffle à Dubaï. L'émirat accueille depuis dimanche le Dubai Airshow où se sont rassemblés les constructeurs du monde entier. Présent au selon aéronautique, le constructeur européen Airbus fait pour l'instant carton plein. 366 de ses appareils ont été vendus en deux jours. Un succès qui reste à confirmer pour Emmanuel Duteil, le chef du service économie d'Europe 1.
Les constructeurs renouent avec les commandes
Le secteur de l'aéronautique, qui enchaînait les commandes à l'arrivée du Covid-19 s'est retrouvé à genoux en quelques semaines. Les géants comme Airbus et Boeing ont dû, à la vitesse du soin, réduire le nombre d'avions en production. Et pendant des mois, ce sont les annulations de commandes que les géants de l'aéronautique ont comptabilisées. Avec le salon de Dubaï, Airbus tape fort et relance le compteur à commandes.
Ce qui est intéressant, c'est que le constructeur européen vend quasiment tous les modèles de sa gamme. Il a même enregistré une première commande symbolique pour son A350F, la version cargo du A350. Avec ces nouvelles commandes, Airbus confirme ses hausses de cadences à venir.
Le marché encore loin de son niveau de 2019
Les nuages sont pourtant loin d'être tous dispersés. Le trafic mondial est fortement reparti, certes, mais il est loin de son niveau record de 2019. Au troisième trimestre de 2021, le marché européen n'était qu'à 52% de son activité de 2019. Airbus vend surtout ses monocouloirs, signe que le trafic pour les liaisons longues n'est pas prêt de redécoller. Encore aujourd'hui, il est impossible, ou presque, de voler vers la Chine depuis l'Europe. Le patron d'Airbus le dit très clairement : la crise n'est pas finie, mais ce petit vent de fraîcheur sur le marché est rassurant. Le seul fait que ce salon de Dubaï se tienne en présentiel est un symbole de cette reprise.
Surtout que l'industrie aéronautique, comme l'automobile a procédé à des ajustements structurels pour répondre aux défis majeurs qui l'attendent. Et ça, c'est une sacrée bourrasque qui peut emporter les acteurs traditionnels s'ils n'arrivent pas à innover. Signe des temps : Airbus a présenté à Dubaï une maquette de son futur appareil zéro émissions. Attendu à l'horizon 2035, cet avion volera à l'hydrogène. L'industrie va devoir répondre à un quadruple objectif : faire voler toujours plus de monde en consommant moins, en étant plus responsable, le tout sans faire exploser les prix des avions pour Airbus et Boeing.
Le défi est de taille, surtout que la course ne va pas indéfiniment se jouer à deux. Le Chinois Comac pourrait devenir dans les années à venir un sérieux concurrent. Quand on voit comment Ariane est passée d'un leader quasi incontesté à la pointe de la technologie à un groupe qui court aujourd'hui après SpaceX, on sait ce qu'il ne faut pas faire : se reposer sur ses lauriers et imaginer que ce qui paraît fou aujourd'hui sur le papier ne peut pas se réaliser demain. Là-dessus, Airbus a de l'avance et fourmille de projets. Reste à transformer tous ces essais pour s'offrir des lendemains radieux.