La restructuration de l'avionneur Airbus entraînera la suppression de "plus de 1.000" postes, accroissant les craintes de licenciements secs, a estimé mercredi le syndicat FO, tandis que la CFTC les évalue à 780 à ce jour.
Entre 780 et 1.000 suppressions de postes. Selon les informations préliminaires divulguées aux salariés lors de trois comités d'entreprise, dont le dernier en date s'est tenu le 15 novembre, le groupe européen s'apprête à supprimer "780 postes sans réelle justification", annonce la CFTC dans un communiqué. Interrogé, un porte-parole d'Airbus n'a pas souhaité faire de "commentaire sur des spéculations afin de respecter la loi qui oblige à d'abord discuter avec les partenaires sociaux".
"780 suppressions de postes" ont déjà été annoncées lors des récents comités d'entreprise, a confirmé Jean-Marc Escourrou, secrétaire FO (majoritaire). Mais un autre comité aura lieu jeudi, notamment pour les branches finances et achats généraux, et devrait ajouter plusieurs centaines d'emplois à ce chiffre, a estimé le secrétaire FO chez Airbus SAS (siège branche aviation commerciale, Toulouse). "À mon avis, on va dépasser les 1.000", a-t-il ajouté.
Une fusion qui fait craindre des licenciements secs. La direction n'a pas, lors des différents CE, évoqué de licenciements secs mais "plus vous avez de suppressions de postes, plus cela devient difficile à recaser", a précisé Jean-Marc Escourrou. "Plus ça va, plus il y a de craintes de licenciements secs", ajoute le responsable syndical, selon lequel il y a de fortes chances qu'Airbus annonce un PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi, nouvelle appellation du "plan social").
La restructuration du groupe européen, baptisée Gémini, consiste à fusionner à Toulouse les sièges de la branche d'aviation commerciale (Airbus SAS) et du groupe (Airbus Group SAS). Cette fusion doit être effective en juillet-août 2017. Elle est destinée à éviter les "duplications" et à gagner en "agilité", selon la société. "On a un peu de mal à voir la logique stratégique. On voit surtout la logique financière", déclare Jean-Marc Escourrou.
Les secteurs de la stratégie et de la communication seront les plus touchés. Selon la CFTC, les départements les plus touchés sont la branche ISP (International Strategy Public Affairs, stratégie et affaires internationales), avec 75 postes supprimés sur un total de 243 ainsi que les services ICT (Information and Communications Technology), avec 110 suppressions. La réorganisation de la branche ISP, qui comprend notamment les prévisions d'évolution du marché, vise à réduire les coûts de 36 millions d'euros.
Les activités ICT actuellement basées à Suresnes, dans la banlieue parisienne, Ottobrunn, près de Munich, et Marignane, non loin de Marseille, seront transférées à Toulouse, précise la CFTC. Les sites de Suresnes et Munich regroupent à eux deux 1.200 personnes environ.