Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, s'est montré ferme, vendredi, sur Europe 1, avec les entreprises qui obligent leurs salariés à se déplacer pour travailler sans prévoir des mesures sanitaires et sécuritaires suffisantes. Selon lui, les travailleurs concernés ont le droit d'exprimer leur désaccord.
Si le confinement obligatoire en pleine épidémie de coronavirus démocratise peu à peu le télétravail, de nombreuses professions ne peuvent s'y adonner et nécessitent une présence physique des salariés. Mais pas question que cela se fasse au détriment de leur santé et de leur sécurité, a tonné Laurent Berger, patron de la CFDT, sur Europe 1 vendredi. "Tout le monde sait qu’aujourd’hui des salariés sont dans l’obligation d’aller travailler. La question posée, c’est dans quelles conditions", a souligné le syndicaliste. "Cela ne peut pas se faire sur le dos des salariés."
Les secteurs particulièrement concernés sont ceux de l'alimentation, du transport ou de la logistique. "Evidemment qu’on a besoin d’un certain nombres d’activité", a reconnu Laurent Berger. "Mais nous appelons l’ensemble des entreprises et le gouvernement à faire en sorte que les gens puissent travailler dans de bonnes conditions de sécurité et de santé."
"Il faut prioriser l'accès au gel, aux masques"
Il faut donc, selon lui, adapter les processus. "Il faut prioriser l’accès au gel, aux masques lorsqu’ils sont nécessaires. Il faut être moins nombreux, avoir des espaces entre les personnes qui travaillent", a détaillé le leader de la CFDT. "Il faut de la protection individuelle, on ne peut pas avoir une entreprise qui s’en contrefiche."
Si cela devait être le cas, alors "les salariés sont dans leur droit s’ils disent qu’ils n’ont pas les conditions nécessaires pour travailler", estime Laurent Berger, qui ouvre la porte à un droit de retrait. "Une caissière de supermarché, sa vie ne vaut pas moins que celle d’un ingénieur en informatique qui télétravaille."
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Jeudi, Emmanuel Macron a pris la parole sur le sujet, exhortant les entreprises à poursuivre leur activité "dans le respect des règles de sécurité sanitaire", malgré les difficultés provoquées par la crise du coronavirus.