L'intersyndicale d'Alstom Belfort a appelé lundi les 480 salariés du site belfortain à faire grève et à manifester lors de la "réunion de travail" prévue mardi sur l'avenir du site à la préfecture du Territoire de Belfort. Les salariés se réuniront à 9h15 devant le site d'Alstom Belfort avant de rallier à pied la préfecture au centre-ville, a indiqué l'intersyndicale (CGT, CFDT, CFE-CGC, FO) dans un communiqué.
Pendant ce temps, le secrétaire d'État à l'Industrie, Christophe Sirugue, le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, les organisations syndicales et les élus locaux tiendront une "réunion de travail" sur l'avenir du site. À l'issue de cette réunion, les représentants syndicaux informeront les salariés présents devant la préfecture des éventuelles annonces faites sur l'avenir du site. Il s'agit de "montrer que les salariés d'Alstom sont là et qu'ils ne faut pas faire n'importe quoi avec eux", a indiqué Daniel Dreger de la CGT, prévoyant que la quasi-totalité des salariés, "remontés à bloc", se joigne à la manifestation.
Les salariés attendent des annonces. "Sachant que leur avenir se discute à la préfecture, les salariés n'arriveront probablement pas à travailler mardi. Si c'est pour trépigner et cogiter toute la matinée en se demandant ce qu'il se passe, autant qu'ils soient devant la préfecture où nous pourrons les informer dès la fin de la réunion", a précisé André Fages, délégué CFE-CGC du site belfortain. "Aujourd'hui, tout le monde est très tendu. Les gens se demandent ce qui va être dit, quelles vont être les annonces", a-t-il ajouté.
Depuis l'annonce du projet de transfert de la production de locomotives de Belfort vers Reichshoffen, dans le Bas-Rhin, le gouvernement s'est fixé pour "objectif" de sauver l'usine franc-comtoise. Le Premier ministre, Manuel Valls, s'est montré catégorique dimanche : "Mardi, nous sauverons le site d'Alstom à Belfort". Selon un article du journal Le Monde publié lundi, le gouvernement envisage de lancer "une nouvelle commande de 16 TGV", d'un montant de près de 500 millions d'euros, pour maintenir l'activité de l'usine.