François Asselin, président de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), a déploré dimanche "l'échec" de l'apprentissage, qui est pourtant "une voie royale pour l'emploi stable", et demandé un assouplissement de ce système qu'Emmanuel Macron prévoit de réformer.
"Il faut assouplir le système". "Le contrat d'apprentissage doit avoir les mêmes obligations qu'un contrat de travail classique", demande-t-il dans une interview au Journal du Dimanche, regrettant "une surcouche" réglementaire "dissuasive" pour l'employeur. "Tout un tas de verrous" en matière de santé et de sécurité au travail limitent l'activité des apprentis, relève-t-il. "On peut le comprendre vu leur âge, mais il faut assouplir le système", invite François Asselin.
Un contrat trop rigide. Il donne également l'exemple du Bac pro en trois ans et en alternance, qui agit "comme un repoussoir" pour les TPE-PME. Celles-ci "hésitent à s'engager sur une période aussi longue avec un apprenti qui n'a jamais mis les pieds dans le monde professionnel et qui au bout de six mois pourrait se rendre compte qu'il n'est pas au bon endroit". "Or, impossible de rompre le contrat si ça ne convient à personne !", témoigne le porte-parole des PME.
"Remettre l'entreprise au centre du jeu". Alors que doivent démarrer fin octobre les concertations entre partenaires sociaux et l'exécutif sur la future réforme de l'apprentissage, souhaitée par Emmanuel Macron, François Asselin demande de "remettre l'entreprise au centre du jeu". Mais "à elle aussi de réinvestir le champ de la formation professionnelle", reconnaît-il.
Avec les syndicats, "on fait tous le constat amer, celui de l'échec d'un système qui pourtant est une solution au chômage des jeunes notamment non qualifiés". L'apprentissage est "une voie royale vers un emploi stable", mais il "mettra des années avant de devenir une filière d'excellence", estime-t-il.
Des entrées en apprentissage en hausse. L'an dernier, tous secteurs confondus, il y a eu 288.700 entrées en apprentissage en France entière, en hausse de 1,9% par rapport à 2015. L'augmentation est portée par l'essor du dispositif dans l'enseignement supérieur, tandis que les diplômes de type CAP ou bac pro ont continué à perdre de la vitesse, selon les chiffres du ministère du Travail, publiés début septembre.