Apprentissage apprentis métiers de l'aérien 1:29
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Olivier Samain, édité par Mathilde Durand , modifié à
L'apprentissage, encouragé par le gouvernement, est en plein boom. Mais la demande est supérieure à l'offre. Au 15 février, près de 30.000 jeunes n'ont pas encore trouvé de solutions d'entreprises et le délai des six mois imposé par les centres de formation et écoles arrive bientôt à expiration.  

Le gouvernement s'en est réjoui au début de ce mois : l'apprentissage a atteint un niveau record en 2020, frôlant la barre des 500.000 contrats signés. Mais, revers de la médaille, la demande est désormais supérieure à l'offre : près de 30.000 jeunes, très exactement 29.495 au 15 février dernier, n'ont toujours pas trouvé d'entreprises pour les accueillir. Ils se sont inscrits à la rentrée de septembre pour une formation en alternance dans une école ou un CFA et avaient 6 mois maxi pour en trouver un contrat. Le délai expirera bientôt.

Un délai doublé, qui arrive à expiration

"Ça fait 6 mois que je cherche une entreprise pour effectuer mon alternance. Ma deadline s'approche et je commence à m'inquiéter", confie Imane, 23 ans. "Si je ne trouve pas une entreprise d'ici huit jours, je risque de ne pas continuer ma formation, de tout abandonner… ça veut dire gâcher une année". L'étudiante avait pour projet de passer un DUT (Diplôme universitaire de technologie) dans le transport et la logistique.

Elle a trouvé son école au mois de septembre, mais toujours pas d'entreprise. Le délai de six mois, doublé dans le cadre du plan Jeunes mis en place par l'exécutif, arrive à expiration. Imane risque de perdre son statut d'apprentie. Elle pourra rester dans son école, mais comme étudiante classique. La jeune femme aura donc des frais de scolarité à payer et une expérience amoindrie. 

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"Irresponsable" de laisser ces jeunes sans solutions

Les acteurs de l'apprentissage s'inquiètent de cette situation. "Au moment où nous vivons une révolution sur l'apprentissage, je nous vois mal, de manière irresponsable, laisser sur le bas-côté 30.000 jeunes qui n'auraient pas trouvé de solution d'entreprise", confie Yves Hinnekint préside Walt, une association qui regroupe les Compagnons du Devoir, les Maisons familiales rurales et plusieurs écoles de formation en alternance.

Le gouvernement, lui, veut renforcer la mise en relation des jeunes avec les entreprises. Il a publié une instruction en ce sens à la veille du week-end.