Le sort des 29.000 salariés français du groupe Areva se jouera en juillet. Le gouvernement doit se pencher mercredi sur l'avenir du géant du nucléaire lors d’une réunion avec le président de la République, le Premier ministre, ainsi que les ministres de l’Economie, de l’Ecologie et des Affaires étrangères. Ces derniers doivent fignoler la stratégie de l’Etat dans ce dossier qui intéresse de nombreux autres acteurs : EDF, Engie ainsi que les acteurs chinois du nucléaire. Mais cette réunion n'est "pas conclusive", a déjà fait savoir le porte-parole du gouvernement français.
"Cette réunion n'est pas conclusive, elle participe aux discussions qui sont engagées entre l'Etat et les entreprises concernées pour aboutir à des propositions d'ici le mois de juillet", a déclaré Stéphane Le Foll, lors du compte-rendu du conseil des ministres.
Areva à la veille de choix difficiles. Areva a accusé une perte nette d'environ 5 milliards d'euros en 2014. Un trou qui l’a obligé à annoncer un plan d'économies d'un milliard d'euros d'ici à 2017, synonyme de 3.000 à 4.000 suppressions de postes en France. Mais cette réduction des effectifs ne sera probablement pas suffisante pour remettre à flot Areva, qui pourrait devoir céder certaines de ses activités et/ou accueillir de nouveaux actionnaires.
Les scénarios à l’étude. Pour sauver Areva, l’Etat envisage en effet de le rapprocher d’EDF : l’électricien a déjà déposé une offre pour racheter Areva NP, la division en charge de la construction de réacteurs nucléaires. Mais une autre piste n’a pas été écartée, la création d’une coentreprise dans l’ingénierie.
EDF n’est cependant pas le seul acteur intéressé par les actifs d’Areva. Engie, le nouveau nom de GDF-Suez, n’a pas caché qu’il était intéressé pour racheter les services de maintenance nucléaire à l'international. Sans oublier l’appétit de nouveaux acteurs dans le secteur du nucléaire civil : les groupes d'électricité China National Nuclear Corporation (CNNC) et China General Nuclear (CGN), qui seraient prêt à prendre jusqu'à 10% du capital d'Areva NP, une fois racheté par EDF.
Dans tous les cas, l’Etat français aura son mot à dire puisqu’il détient 87% du capital d’Areva. Et il pourrait même remettre la main à la poche pour limiter la casse : Emmanuel Macron n’a pas écarté l’hypothèse d’une recapitalisation. Le gouvernement doit officialiser sa position en juillet.