Le groupe franco-belge Altifort qui a présenté une offre de reprise pour le site d'Ascoval à Saint-Saulve, dans le Nord, s'est engagé à compléter son plan sur les volets industriel, commercial et financier, a indiqué vendredi le ministère de l'Économie au terme de réunions avec les principaux acteurs du dossier.
"Savoir si cette offre est sérieuse". La secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, Agnès Pannier-Runacher, et son cabinet ont rencontré des représentants de Vallourec (principal actionnaire d'Ascoval), le président et les administrateurs judiciaires d'Ascoval, les dirigeants d'Altifort et Secafi, le conseil mandaté par le comité d'entreprise de l'aciérie Ascoval, a-t-il précisé. "Ces réunions ont permis de rebalayer l'ensemble du projet industriel et du plan de financement de ce projet de reprise", selon la même source. "C'est notre travail de savoir si cette offre est sérieuse", avait déclaré à la presse la secrétaire d'État avant la réunion.
"Il y a un projet de reprise (...) mais c'est un projet que l'on doit examiner pour être sûrs que la solution est pérenne", a-t-elle ajouté. "On ne peut pas revenir devant les salariés dans un an en leur disant finalement que ça n'a pas marché". "Ce serait irresponsable de notre part. Ce serait ne pas les respecter", a reconnu Agnès Pannier-Runacher, qui la veille avait demandé un avis indépendant sur la situation économique du site où presque 300 emplois sont menacés.
"L'élément bloquant, c'est les clients". Selon elle, "l'élément bloquant, c'est les clients. C'est d'être sûrs que l'on a suffisamment de volumes qui peuvent être vendus à des clients qui existent". Lorsque le gouvernement disposera de cette évaluation sur la situation économique du site, demandée au cabinet Roland Berger, il rencontrera par la suite les représentants du personnel d'Ascoval. Le cabinet "remettra dans les prochains jours son rapport", selon le communiqué.
L'aciérie de Saint-Saulve, qui compte 281 employés, est menacée de disparition depuis la liquidation judiciaire en février de son principal actionnaire, Ascq Industries, et s'est vue accorder cette semaine un sursis de deux semaines par la justice. Le groupe Altifort, basé dans la Somme, a présenté une "offre ferme" de reprise, s'engageant à maintenir l'ensemble des emplois et à en créer de nouveaux, mais il demande au sidérurgiste français Vallourec, principal client désormais premier actionnaire, de maintenir pendant un an et demi son niveau actuel de commandes. Or, Vallourec, spécialiste des tubes en acier sans soudures et dont l'État est actionnaire à 17%, a refusé en début de semaine cette demande, la jugeant "contraire à la préservation (de ses) intérêts" et suscitant la colère des syndicats et des élus locaux.