Assurance-chômage : ce texte que défendent les députés Liot face au tour de vis de l'exécutif

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Barthélémy Philippe / Crédits photo : Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Les députés indépendants Liot ont déposé une proposition de loi qui vise à bloquer le nouveau tour de vis de l'exécutif concernant l'assurance-chômage. Dans ce texte, qui doit être examiné jeudi en séance publique, ces élus veulent graver dans la loi les règles actuelles pour protéger le modèle.

S'agit-il d'un front de contestation contre le durcissement des règles de l'assurance-chômage voulu par le gouvernement ? Alors que le décret vient d'être transmis au Conseil d'État, le groupe parlementaire Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), soutenu par les principaux syndicats du pays, a déposé une proposition de loi qui vise à bloquer le nouveau tour de vis de l'exécutif.

Adopté mercredi dernier en commission contre l’avis de la majorité, le texte doit être examiné jeudi prochain en séance publique, lors de la journée d’initiative parlementaire du groupe Liot. Dans ce texte, les députés veulent graver dans la loi les règles actuelles pour protéger le modèle d'assurance-chômage.

"Une réforme injuste", dénonce Charles de Courson

Cela implique de geler la durée d'indemnisation à 18 mois et les critères d’affiliation à six mois de travail sur les 24 derniers, alors que le gouvernement veut durcir ces deux paramètres, en ramenant notamment la durée d’indemnisation à 15 mois. Un choix politique que fustige le député Liot Charles de Courson, déjà à la pointe du combat contre la réforme des retraites en 2023.

"On a le tournis. C’est la cinquième réforme depuis 2018. On n'a même pas évalué la précédente qu’on en fait de nouvelles…", regrette-t-il au micro d'Europe 1, poursuivant : "C’est une réforme injuste, elle s’attaque aux seniors, aux plus jeunes et aux emplois saisonniers."

Supprimer le principe de contracyclicité

La proposition de loi supprime également le principe de contracyclicité. Introduit par le gouvernement dans sa dernière réforme, il prévoit un durcissement des règles quand le chômage baisse et l’inverse quand il remonte. "Là, on est en pleine remontée du taux de chômage", note Charles de Courson. "Alors que le chômage remonte, on dégrade les conditions d’indemnisation, il n’y a plus aucune cohérence", dénonce l'élu.

Soutenu par toute la gauche et le Rassemblement national en commission, le texte peut être voté par l’Assemblée jeudi. Mais une adoption par le Sénat paraît bien plus hypothétique.