Le patronat a retouché à la marge son projet d'accord sur l'assurance chômage, dans un document qui atténue légèrement les efforts demandés aux seniors mais ne présente aucune nouvelle concession sur les contrats courts.
Les positions de patronat sur les contrats jugées toujours insuffisantes. Le projet d'accord amendé a été transmis lundi soir aux négociateurs syndicaux, à la veille d'une deuxième séance de négociations, prévue ce mardi au siège de l'Unedic, le gestionnaire de l'assurance chômage.
Dans son nouveau texte, le patronat (Medef, CPME et U2P) ne modifie pas sa proposition concernant les contrats courts, jugée insuffisante par les syndicats. Il propose toujours de renvoyer le sujet à la négociation dans les secteurs économiques les plus utilisateurs de contrats de moins d'un mois, afin qu'ils y élaborent eux-mêmes "les incitations pertinentes (...) permettant de modérer leur utilisation".
Moins d'efforts demandés aux seniors âgés. En revanche, les organisations patronales adoucissent légèrement les efforts demandés aux chômeurs âgés, pour qui ils proposaient initialement de reculer de 50 à 57 ans l'entrée dans la "filière seniors", qui leur permet de toucher leur allocation jusqu'à 36 mois au lieu de 24.
Dans son nouveau texte, le Medef et ses partenaires patronaux proposent que la durée maximale d'indemnisation passe à 27 mois dès 55 ans, puis à 30 mois à 56 ans (au lieu de 57 ans), à 33 mois à 57 ans et à 36 mois à 59 ans.
Nouvelle formule de calcul d'allocation. Enfin, le patronat ne revient pas sur sa nouvelle formule de calcul de l'allocation, censée mettre fin à la situation actuelle qui avantage, à travail et salaire égaux, les personnes enchaînant les contrats de moins d'une semaine par rapport à celles qui ont des contrats plus longs.
Si le principe d'un changement de formule est majoritairement partagé, celle proposée par le patronat est rejetée par les syndicats, qui la jugent trop défavorable aux allocataires.
Le plancher d'indemnisation relevé. Le patronat a toutefois un peu revu sa copie, en relevant le plancher d'indemnisation : en l'absence de reprise d'activité, l'allocataire ne pourrait être indemnisé moins de 18 jours par mois, au lieu de 17 jours proposés initialement.
Dans l'attente de nombreux chiffrages demandés à l'Unedic, le patronat avait prévenu qu'il ne reverrait qu'à la marge sa copie avant la réunion de mardi. Sans nouvelles simulations financières, "par construction, sur certains sujets, on n'aura pas les billes" pour modifier le texte, avait dit Michel Guilbaud (Medef).