Les négociations sur l'assurance chômage avaient échoué en juin. Pour la ministre du Travail, elles doivent désormais reprendre.
La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a estimé mercredi que syndicats et patronat devaient rouvrir et "réussir" la négociation sur l'assurance chômage, car c'est un "rendez-vous historique", en précisant que le gouvernement ne privilégiait "aucune piste".
Une négociation qui doit être réussie. "Je pense qu'il y a un rendez-vous historique des partenaires sociaux. Il faut qu'ils réussissent cette négociation, quand on voit que certains, dans un contexte pré-électoral, font leur campagne sur la fin du paritarisme", a déclaré la ministre lors d'une rencontre avec les journalistes de l'information sociale (Ajis). Selon Myriam El Khomri, "il faut que les partenaires sociaux se mettent à la hauteur de leurs responsabilités, qu'ils partagent leur diagnostic sur l'assurance chômage". "Parce que moi, je crois en ces corps intermédiaires", a ajouté la ministre. Elle a précisé que, si les partenaires sociaux décident de ne pas rouvrir le dossier, le gouvernement ne "privilégiait aucune piste" sur l'assurance chômage, et ne "souhaitait pas aller dans la précipitation".
"On peut améliorer les choses". Concernant la question de la taxation des contrats courts, elle a rappelé que ces mêmes partenaires sociaux avaient mis en oeuvre en 2013 un système de "modulation" pour certains CDD de moins de 3 mois. "Les contrats particulièrement courts coûtent à l'Unédic et sont aussi responsables de sa situation financière. Quand on est le deuxième pays de l'Union européenne à utiliser des contrats de moins d'un mois, quand on a 50% des CDD qui sont de moins d'une semaine, et que 82% des embauches en CDD sont des réembauches, il est légitime de se dire qu'on peut améliorer les choses", a-t-elle souligné.
Après l'échec de juin. La ministre a reçu en septembre les organisations syndicales et patronales, et leur a demandé de rouvrir cet automne les négociations sur l'assurance chômage, qui avaient échoué en juin après le refus du Medef de moduler les cotisations patronales, même sur les contrats les plus courts. Depuis, la principale organisation patronale n'a pas changé de position et les syndicats refusent de négocier dans ces conditions. Le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen a défendu mardi une surtaxe des contrats de travail de courte durée, qui pourrait être compensée par une baisse sur les contrats longs, dans le cas où le gouvernement hériterait de la réforme de l'assurance-chômage.