Les organisations patronales devraient accepter de renégocier l'assurance chômage dans le cadre fixé par le gouvernement, même si aucune n'avait encore pris de décision formelle mercredi.
"La culture de la chaise vide n'est pas celle de la CPME", a déclaré son président François Asselin. "Nous sommes naturellement portés vers la négociation", a-t-il ajouté, tout en précisant que les instances de la CPME allaient examiner le texte avant de donner leur réponse d'ici à "huit à 15 jours". De son côté, le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a annoncé mardi au Monde "qu'il recommanderait" au conseil exécutif de l'organisation, qui se tient le 1er octobre, "d'envisager d'entrer en négociations à partir de la lettre de cadrage".
Le Medef milite pour "un changement du système". Dans cette lettre, le gouvernement arrête un objectif d'économies de 3 à 3,9 milliards d'euros sur trois ans pour l'assurance chômage, et veut entre autres revoir les dispositifs sur l'activité réduite et les droits rechargeables, tout en limitant le recours aux contrats de très courte durée. "Les orientations esquissées par le ministère du Travail nous semblent suffisamment ouvertes pour permettre la discussion", a jugé Geoffroy Roux de Bézieux. Il a aussi estimé que le système "doit être changé", "en se posant notamment la question (...) du montant et de la durée des indemnisations". "La dégressivité peut aussi être une option, sans que ce soit l'alpha et l'oméga de la réforme", a-t-il ajouté.
Des positions différentes selon les sujets. La CPME est particulièrement hostile à la proposition de bonus-malus sur les contrats courts. "Une vraie bonne idée pour pénaliser ceux qui créent de l'emploi, alors même que l'objectif poursuivi devrait être la diminution du nombre de demandeurs d'emplois !", s'est insurgée l'organisation dans un communiqué publié mercredi. La CPME doute que les pistes retenues dans la lettre de cadrage du gouvernement suffisent "à mettre fin à la situation catastrophique actuelle que connaît notre pays qui indemnise plusieurs millions de personnes privées d'emplois alors qu'à travers toute la France des entreprises renoncent à certains marchés faute de parvenir à recruter les compétences nécessaires". L'U2P, qui représente surtout des artisans et des professions libérales, a quant à elle déclaré qu'elle allait réunir ses instances "a priori jeudi" 4 octobre pour décider de sa participation ou non aux négociations.