L'attractivité de la France s'est nettement améliorée en 2016, l'Hexagone enregistrant un bond des implantations étrangères sur son sol, selon le baromètre annuel du cabinet EY. L'an dernier, 779 projets d'implantation ou d'extension ont été recensés, soit 30% de plus qu'en 2015. Ces projets ont généré 16.980 emplois supplémentaires, un chiffre en hausse de 24% par rapport à l'année précédente.
Sur le podium européen. "La France voit son image se normaliser", a commenté Marc Lhermitte, responsable du baromètre attractivité d'EY, soulignant que le niveau de satisfaction des investisseurs étrangers sur la France retrouvait son niveau d'avant-crise. Surtout, la tendance s'est inversée par rapport à 2015 : il y a deux ans, le nombre de projets d'implantation avait baissé par rapport à 2014. Notre pays reste ainsi à la troisième place dans le classement des pays attirant le plus grand nombre de projets d'implantations internationales en Europe, derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne. Les projets d'investissement en France ont augmenté deux fois plus qu'en Allemagne et quatre fois plus qu'au Royaume-Uni.
Le Royaume-Uni et l'Allemagne au beau fixe. Au total, 5.845 projets ont été enregistrés dans l'ensemble des 43 pays d'accueil européens, soit 15% de plus qu'en 2015. Le Royaume-Uni a accusé un petit infléchissement "dû aux premières hésitations après le référendum du Brexit", avec une hausse plus faible que la moyenne (7%) du nombre d'implantations étrangères, mais reste quand même sur la première marche du podium. L'Allemagne, pour sa part, confirme son rôle de "cœur industriel, stable et exportateur de l'Europe", avec en 2016 une hausse de 12% du nombre de projets, selon EY.
Un environnement propice aux affaires. Selon Marc Lhermitte, la France a bénéficié de la "reprise européenne". Par ailleurs, le climat économique, meilleur, a incité les entreprises à ouvrir des "centres de relation clients et des agences commerciales" dans le pays, dont l'offre d'implantations dans le domaine des services correspond à la vague actuelle d'investissements. Le pacte de compétitivité et le CICE ont notamment permis aux entreprises françaises de retrouver une certaine marge de manœuvre. Le baromètre EY indique également que 58% des investisseurs jugent efficace l'environnement pour les start-up (44% en 2015) tandis que 50% ont un avis positif sur la recherche et l'innovation (37% en 2015).
Encore des efforts à faire. "Malgré cette embellie, il reste à la France une deuxième partie du chemin à faire", a toutefois tempéré Marc Lhermitte. Selon une enquête d'opinion réalisée fin février-début mars auprès de 203 investisseurs étrangers, la France doit continuer de travailler sur ses handicaps traditionnels. Elle doit ainsi améliorer sa compétitivité fiscale, poursuivre son effort de simplification en direction des entreprises, approfondir sa réforme du Code du travail, et poursuivre l'action de réduction du coût du travail.
Sans ces efforts, la France ne parviendra pas, selon EY, à se hisser sur le podium des destinations pour les centres de décision. En 2016, elle était classée à la cinquième position, avec 16 projets d'implantation - contre 106 au Royaume-Uni, en première place. Par ailleurs, les créations d'emploi restent pour l'heure assez faibles. Pour comparaison, en 2016, les implantations étrangères ont généré 43.165 emplois supplémentaires au Royaume-Uni.