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Barthélémy Philippe / Crédit photo : Eric PIERMONT / AFP
Les exportations françaises des denrées alimentaires sont en chute libre. En 20 ans, la France a été reléguée de la deuxième à la sixième place des exportateurs de produits alimentaires hors spiritueux. Au salon international de l'agroalimentaire, à Villepinte, les producteurs français sentent bien qu'ils ne sont plus en pole position.

À Villepinte, la 60ᵉ édition du salon international de l’agroalimentaire est plombé par la mauvaise passe des exportations françaises. En 20 ans, la France a été reléguée de la deuxième à la sixième place des exportateurs mondiaux de produits alimentaires. Un déclassement visible jusque dans les allées du salon, où l’Italie, qui a dépassé la France dans le domaine, dispose de 100 stands de plus que la France, pourtant à domicile. Un salon au bord de la sinistrose. 

Des questions des exportateurs français

Pour l'édition 2024, le salon a des airs de marché napolitain. Les merveilles de la gastronomie mondiale s’affichent à Villepinte, mais les italiens se taillent la part du lion, avec une centaine de stands de plus que la France. Un affront pour le secteur agroalimentaire tricolore, qui a perdu son leadership face au voisin transalpin, comme le déplore Gilles Duault, patron du confiseur Kubli, fabricant de bonbons traditionnels.

"On a peut-être été un peu arrogants en se disant 'on a la meilleure gastronomie, les meilleures entreprises'... Mais est-ce qu’on a formé des gens pour aller chercher des consommateurs en dehors de l’Hexagone ?", s’interroge le chef d’entreprise. Ce déficit de compétences, Abulaye Ba, fondateur d’une marque de spiritueux sans alcool, le constate chaque jour dans les allées du salon. "On voit certains exposants qui n’arrivent pas à tenir un discours commercial en anglais", déplore-t-il.

"Il y a des pays où ça semble plus facile d’aller à l’export"

Directrice commerciale dans le pruneau, Marie estime, de son côté, que les exportateurs français cumulent les handicaps. "Les coûts de production, la réglementation un peu lourde, la bureaucratie… Il y a des pays où ça semble plus facile d’aller à l’export. Et ça se reflète dans les prix", constate-t-elle.

Et même dans les secteurs comme les spiritueux où la France surclasse la concurrence, les difficultés s’accumulent. Pour riposter à la taxe douanière de l’UE sur ses véhicules électriques, la Chine a annoncé une forte augmentation des droits de douane sur le cognac.