La chancelière allemande Angela Merkel a mis en garde mercredi Donad Trump contre le risque d'une "guerre" commerciale si les Etats-Unis concrétisent leur menace de taxes sur les importations de voitures étrangères.
"Conflit commercial". Les Etats-Unis sont déjà l'origine d'un "conflit commercial" après avoir relevé les droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium et pourraient provoquer une véritable "guerre commerciale" avec des taxes sur les importations d'automobiles, a affirmé la dirigeante allemande devant la chambre des députés à Berlin. "Et nous avons une discussion en cours, beaucoup plus grave, portant cette fois sur la mise en place envisagée de droits de douane sur les importations de voiture aux Etats-Unis", a-t-elle ajouté.
"Il faut tout mettre en oeuvre pour désamorcer ce conflit afin qu'il ne devienne pas une véritable guerre mais pour cela il faut être deux", a souligné la chancelière, dans un appel au président américain à accepter la négociation. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker doit se rendre prochainement aux Etats-Unis pour faire des propositions à ce sujet.
800.000 emplois dans le secteur. La dirigeante allemande répondait aux dernières menaces de Donald Trump qui envisage d'imposer des droits de douane de 20% sur les voitures importées aux Etats-Unis venant de l'Union européenne. Or le secteur automobile représente un enjeu vital pour l'économie allemande, pourvoyeur d'environ 800.000 emplois dans le pays.
Merkel dénonce un calcul d'excédent "démodé". Angela Merkel a en outre rejeté les critiques du chef de l'Etat américain au sujet des excédents commerciaux allemands et européens à l'égard des Etats-Unis, en soulignant qu'ils ne concernaient que le secteur industriel. "Si vous comptabilisez les services, y compris les services numériques, dans ce cas la balance commerciale est complètement différente, avec un excédent américain en Europe plutôt que l'inverse", a ainsi déclaré la chancelière. "Il est, pour ainsi dire, presque démodé de ne compter que les marchandises et de ne pas inclure les services" dans les échanges commerciaux, a-t-elle ajouté.
Une tension croissante. Ces déclarations surviennent dans un contexte de relations commerciales de plus en plus tendues entre les Etats-Unis et l'UE, après la décision de Donald Trump d'imposer le 1er juin des taxes de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium aux produits exportés par la plupart des pays du monde, dont certains de leurs alliés, aux Etats-Unis. L'UE avait répliqué quelques vingt jours plus tard en mettant en oeuvre des droits de douane additionnels imposés en Europe sur des dizaines de produits américains, notamment sur les Harley-Davidson ou le whisky.