Les derniers chiffres dévoilés ce mardi par le ministère de l’Économie confirment l’engouement des Français pour le plan épargne retraite, le PER. Facile d’utilisation et attractif fiscalement, ce produit entré en vigueur en 2019 séduit un public de plus en plus large.
Bercy n'en attendait pas autant. Face à une retraite jugée parfois incertaine, les Français se penchent de plus en plus sur les placements permettant de se constituer un revenu complémentaire pour leurs vieux jours, notamment avec le plan épargne retraite (PER) , lancé il y a quatre ans via la loi Pacte pour l'épargne retraite.
Les derniers chiffres dévoilés mardi 3 octobre par le Ministère de l’Économie le confirment : à la fin du premier trimestre 2023, 85 milliards d’euros avaient été placés par les Français sur le plan d’épargne retraite, soit une augmentation de près de 30% en un an.
"Cela répond à un niveau d’angoisse relativement important"
Le nombre de Français qui ont ouvert un PER augmente aussi pour atteindre 7,4 millions de personnes aujourd'hui. C’est 1,8 million de plus sur un an. D'autant que lors du lancement de ce produit d'épargne, le gouvernement visait 3,5 millions de Français équipés d’un PER à la fin 2022. L’objectif a donc été largement dépassé.
Les débats sur la réforme des retraites ces derniers mois ont poussé beaucoup de Français à épargner de leur côté, estime Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne. "Selon un sondage réalisé par le Cercle de l’Épargne, près de 3 Français sur 4 considèrent qu’à la retraite, ils auront un problème de revenus. Donc évidemment, c’est une clientèle susceptible d’ouvrir un plan d’épargne retraite. Cela répond à un niveau d’angoisse relativement important", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Un public de plus en plus jeune
Si ce dispositif attire les encours qui étaient auparavant placés sur d’autres livrets d’épargne salariale, il attire aussi un public de plus en plus jeune, souligne Philippe Crevel. "Le PERP, le plan d’épargne retraite populaire, c’était surtout des salariés de plus de 50 ans qui l’ouvraient. Aujourd’hui, avec le PER, il y a eu un élargissement. Il y a de plus en plus de jeunes qui l’ouvrent et donc, il y a eu un rajeunissement de l’âge moyen au niveau du PER", souligne-t-il.
Un autre argument qui explique le succès du PER est son attractivité fiscale. Les sommes versées sur un PER individuel sont déductibles à hauteur de 10% du revenu imposable.