Samedi prochain le taux du livret A sera abaissé à seulement 0,5 %, contre 0,75 % actuellement. Ce sera la rémunération la plus basse depuis la création de ce compte épargne en 1818. Celui-ci rencontre pourtant un franc succès : les 55 millions de Français qui en détiennent un y ont déposé presque 12 milliards d’euros rien qu’en 2019.
Avec un taux d’épargne de près de 15 %, selon les chiffres de la Banque centrale européenne, l'Hexagone est considérée comme un grand pays d’épargnants. Dans le reste de la zone euro, ce taux atteint en moyenne 12,4 %. En cinq ans, les Français ont mis de côté plus de 500 milliards d’euros… quasiment l’équivalent du PIB de la Suisse !
Le taux d’épargne, une sorte de "trouillomètre"
Pourquoi épargne-t-on autant ? Le taux d’épargne est une sorte de "trouillomètre", une façon de mesurer la tendance à la précaution des ménages face à la dérive des finances publiques : la peur des "coups durs", du chômage ou la crainte d’une petite retraite. Avoir un toit pour ses vieux jours est devenu l’argument numéro 1 des personnes qui aspirent à devenir propriétaires.
Épargner de façon individuelle pour sa retraite porte un nom souvent tabou : faire de la capitalisation. Mais les Français ne le font pas très bien. Le Livret A n’est pas initialement conçu pour économiser pour sa retraite. Il rapporte moins que l’inflation. Par conséquent, chaque année, les ménages perdent du pouvoir d’achat.