Depuis le 11 mai, et après une longue interruption provoquée par l'épidémie de coronavirus et le confinement, les professionnels du bâtiment ont pu reprendre leur activité, en respectant de strictes mesures sanitaires. Mais ce démarrage reste progressif, et le secteur reste à moins de 70% de son activité normale. Et alors que les mesures sanitaires entraînent un important surcoût, les artisans tirent la sonnette d'alarme.
Depuis la reprise de son activité, Alban a du mettre en place tout un tas de mesures : "les équipements, les masques, les gants, les éléments de désinfection, une rotation des équipes plus importante et une durée de travaux plus longue". Or, tous ces ajustements ont un coût : entre 10 à 20% selon les chantiers. Pour cet artisan du bâtiment, ce coût est trop lourd à supporter, mais impossible à répercuter sur ses clients, notamment les particuliers, au risque de les perdre. ""Chez un particulier, les prêts bancaires sont montés. Les gens n'ont pas forcément les moyens de financer ça à titre personnel, ou de faire modifier leur prêt", explique-t-il au micro d'Europe 1.
"Le danger c'est que l'entreprise se sépare de salariés"
Pour tous les devis signés avant l'épidémie, c'est donc plutôt à l'entreprise d'assumer ce surcoût, qui pourra être intégré aux futures négociations. Mais pour le moment, il y a danger, selon Patrick Liebus, président de la Confédération des artisans du bâtiment. "Quand vous travaillez, et que vous tournez à perte, le danger c'est que l'entreprise se sépare de salariés, ou qu'elle disparaisse complètement".
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Les professionnels du secteur réclament donc des aides de la part du gouvernement : crédits d'impôt, TVA à taux réduite, ou encore allègement de charges.