Le ministère français des Finances a révisé légèrement à la hausse sa prévision de déficit public pour 2017, à 2,8% du produit intérieur brut (PIB) contre 2,7% annoncé jusqu'alors, dans le cadre de son "programme de stabilité" qui doit être envoyé d'ici fin avril à Bruxelles.
La prévision de 2017 découle d'un résultat moins bon en 2016. La décision de relever la prévision de déficit a été prise en tenant compte "d'un déficit légèrement plus dégradé que prévu en 2016", à 3,4% du PIB contre 3,3% attendu, selon Bercy.
Mais "le déficit repassera sous 3% du PIB, permettant à la France de sortir de la procédure pour déficit excessif dans laquelle elle se trouve depuis 2009", insiste le ministère.
La croissance a été moindre en 2016. Selon Bercy, il tient également compte d'une "moindre croissance" en 2016 (1,1% au lieu du 1,5% anticipé) et de "l'accord relatif à la nouvelle convention d'assurance-chômage adoptée en mars 2017", qui occasionnera des dépenses nouvelles pour le gouvernement.
Celui-ci a ainsi fait le choix "d'inscrire 3,4 milliards d'euros de mesures de redressement complémentaires pour cette année", indiquant que cet effort incluait notamment "un abaissement de 1,5 milliard d'euros de l'objectif de dépenses des ministères".
Des estimations également relevées pour 2018 et 2019. Concernant 2018 et 2019, le gouvernement a également relevé ses prévisions de déficit public, respectivement à 2,3% du PIB (contre 1,9% anticipé auparavant) et 1,6% (contre 1,2%). D'ici à 2020, Bercy anticipe une baisse progressive du déficit à 1,3% du PIB.
La prévision de dette reste, elle, inchangée à 96% du PIB en 2017.
Pour la croissance, le gouvernement plus optimiste que l'OCDE et la Commission. Concernant la croissance, le ministère table sur 1,5% en 2017. La Commission européenne et l'OCDE prévoient pour leur part un taux de 1,4% tandis que le FMI attend 1,3%.
Bercy a en revanche révisé à la baisse ses prévisions à 1,5% en 2018 contre 1,75% jusqu'alors anticipé, et à 1,6% en 2019, contre 1,9% annoncé auparavant. Pour 2020, le ministère anticipe une hausse de 1,7% du produit intérieur brut.
Un cadrage économique théorique, du fait des élections. Présenté à dix jours du premier tour de l'élection présidentielle, ce cadrage macroéconomique pluriannuel revêt cette année un caractère théorique, puisque le respect ou non de la trajectoire fixée par l'actuel ministre des Finances incombera au prochain gouvernement.