La "crainte de la pénurie créée la pénurie", a souligné mardi le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert. Il a également admis que le manque de beurre constaté dans certains supermarchés relevait d'abord d'un bras de fer entre industriels et distribution, alimenté par des achats de précaution des consommateurs.
"Il n'y a pas de pénurie à proprement parler". Pour sortir du conflit commercial qui oppose la distribution et les industriels sur le prix du beurre, le ministre, interrogé sur RTL mardi matin, suggère de s'en remettre à "l'esprit des états généraux de l'alimentation" (Egalim) en cours depuis juillet, et consacrés précisément au "juste prix" qui doit être payé par chaque maillon de la chaîne alimentaire. "C'est une situation inédite, il y a une forme de blocage entre les transformateurs et les distributeurs", a-t-il reconnu, "je ne peux être que contre cette guerre des prix". "Il n'y a pas de pénurie à proprement parler" a-t-il dit.
L'"intox de la "pénurie". En fin de semaine dernière, les producteurs laitiers, avaient dénoncé "l'intox" de la "pénurie", en soulignant qu'il n'y avait pas de pénurie de lait et en pointant du doigt la responsabilité de la grande distribution qui ne veut pas payer le "juste prix", tandis que les industriels préfèrent exporter leur beurre plutôt que de le vendre à la grande distribution française.
"La crainte de la pénurie crée la pénurie. Beaucoup de consommateurs ont acheté du beurre en supplément par rapport à leur habitude de consommation et le stockent. Le beurre au congélateur ce n'est pas forcément meilleur" a souligné le ministre.
Deux groupes acceptent l'augmentation des prix. Après avoir cité "Super U", le ministre a dit avoir reçu un mail de la part de l'enseigne Auchan "qui a fait savoir qu'ils acceptaient ces augmentations" de tarif sur le beurre . "C'est plutôt de bon augure" a-t-il dit.