Pour riposter contre la taxe sur les géants du numérique imposée par la France, les États-Unis envisagent de taxer sévèrement le vin français. Une menace sérieuse pour les petits producteurs.
Les États-Unis vont-ils bientôt taxer le vin français ? Facebook, Amazon et autres géants du numérique avaient rendez-vous lundi à Washington pour protester contre la taxe GAFA, votée par la France en juillet. Les États-Unis préparent donc leur riposte. Parmi les représailles évoquées, Donald Trump souhaiterait taxer le vin français.
Ce que veut le président américain, c’est s’attaquer à un symbole de la France. "Ils taxent nos fleurons du numérique ? Alors nous allons taxer leur vin !" : voilà, en substance, ce qu’a décidé le locataire de la Maison-Blanche. Selon l’agence de presse Bloomberg, Donald Trump aurait même évoqué en privé une taxe de 100% sur les bouteilles françaises, dès la semaine prochaine. Alors… cette taxe verra-t-elle le jour ou s’agit-il simplement d'un coup de pression ?
Près de 2 milliards d'euros par an pour les vignerons français
Du côté des vignerons, on reste prudent tant que rien n’est décidé. Certains suivent tout de même cette menace de très près. C’est le cas de Vincent Caillé, producteur de Muscadet près de Nantes. Près de 10% de sa production part chaque année vers les États-Unis. "Forcément, je souhaite qu’il n’y ait pas de taxe supplémentaire, c’est bien assez taxé. On se déplace chaque année aux États-Unis pour améliorer le business. Si les portes se ferment, effectivement, on investira ailleurs", souligne le viticulteur. "C’est très lourd pour des petits vignerons comme nous de se déplacer. Donc il faut vraiment maximiser les engagements."
La menace est d’autant plus sérieuse que les États-Unis sont notre premier importateur de vin (en valeur), devant le Royaume-Uni et l'Allemagne. Les Américains sont particulièrement friands de bordeaux, de vins du Val-de-Loire et de champagne. L’an dernier, les importations américaines ont rapporté 1,7 milliards d’euros aux vignerons français.