Forte de sa place de leader mondial du covoiturage, l'entreprise Blablacar présente des chiffres de croissance impressionnants. Il s'agit là le seul géant français du numérique. Pour notre chroniqueur Axel de Tarlé, l'absence de concurrent américain explique en grande partie cette réussite.
Blablacar est désormais connue de tous : plateforme de covoiturage, elle propose une place dans la voiture d'un particulier en échange d'un partage des frais. C'est désormais le leader mondial en la matière : en France, bien sûr, mais aussi dans 21 autres pays, parmi lesquels l'Allemagne, l'Italie, la Russie, l'Inde ou encore le Brésil. La France ne représente que 20% de son activité.
Jeudi, l'entreprise a annoncé que son chiffre d'affaires était en hausse de 71%, une progression fulgurante. Plus elle grossit, plus le service est efficace, car il devient toujours plus facile de trouver une voiture pour se rendre à une quelconque destination. Le succès appellant le succès, la plateforme est désormais leader indéboulonnable.
Pas de concurrence des Américains
Mais ce succès d'une entreprise numérique française est une exception. La grande chance de Blablacar est de ne pas rencontrer la concurrence des Américains dans ce domaine. Aux Etats-Unis, l'essence bon marché et les autoroutes gratuites n'incitent pas au développement du covoiturage. En leur absence, Blablacar a pu, en treize ans, prospérer et se développer en toute indépendance jusqu'à devenir leader mondial.
Contrairement à toutes les autres start-up françaises, de Price Minister à Meetic en passant par Drivy, Blablacar ne s'est pas faite "avaler" par les géants américains du web. La prédation de ces derniers doit cependant nous alerter et nous faire nous poser une question : sommes-nous condamnés à rester une colonie numérique ?