Ce n’est pas vraiment une surprise, mais c’est toujours ça de pris : après avoir été nulle au deuxième trimestre, la France a enregistré une hausse de 0,3% du Produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre selon les prévisions de l’Insee. Un chiffre de croissance certes modeste mais qui va avoir des conséquences bien concrètes.
Le chiffre : +0,3% entre juillet et septembre. Après avoir été à l’arrêt au printemps, l’économie française a entamé cet été une phase de redémarrage, avec une croissance du PIB estimée à 0,3% du PIB. Concrètement, cela signifie que les Français se sont remis à dépenser, que les touristes ont été au rendez-vous, mais aussi que les entreprises ont recommencé à investir. Seul bémol : les exportations françaises ont reculé tandis que les importations ont augmenté.
Le ministre des Finances n’a pas manqué de se réjouir de cette nouvelle. "1,1%, c'est le plus haut niveau atteint depuis quatre ans. Nous sommes sortis de cette trop longue période de croissance extrêmement faible, extrêmement poussive, et nous sommes entrés dans une nouvelle phase. Cela présage, sans pour autant que ce soit une certitude, une croissance plus élevée pour l'année prochaine. Notre hypothèse, vous le savez, est de 1,5%. Elle est rendue d'autant plus crédible que nous avons ce chiffre de croissance cette année", a réagi Michel Sapin.
Quelles conséquences ? Premier effet de ce retour - timide - de la croissance : la France ne devrait pas terminer l’année en stagnation ou en récession. En effet, même si l’économie s’arrêtait au cours des trois derniers mois de l’année, la France est sûre de terminer l’année avec une croissance d’au moins 1,1%.
C’est avant tout une bonne nouvelle pour le gouvernement et l’Etat, qui a construit son budget pour l’année 2015 sur une prévision de 1%. Résultat, il n’ya aura pas d’ajustement de dernière minute pour trouver de l’argent. Mieux encore, la croissance devrait s’établir à 1,1,% à la fin de l’année. Or cet écart de 0,1 point de PIB est tout sauf anodin : cela représente 2 milliards d’euros de PIB en plus, et donc des rentrées fiscales supplémentaires pour l’Etat. Mais on est encore loin des 1,5% de croissance que les économistes jugent nécessaires pour faire baisser le chômage.
Un chiffre attendu. Cette révision à la hausse doit néanmoins être nuancée : lorsque le gouvernement avait établi ses prévisions officielles de croissance, de nombreux observateurs avaient souligné qu’elles étaient sous-estimées. Ce que Bercy n’avait pas démenti, le ministère préférant se garder une marge de manœuvre. Dans ses prévisions publiées mardi, l’OCDE tablait d’ailleurs toujours sur une croissance de 1,1%.
Or cette marge de manœuvre supplémentaire sera bien nécessaire, le gouvernement ayant annoncé au cours des dernières semaines une série de mesures qu’il va bien falloir financer, et notamment l’exonération de taxes locales pour les retraités modestes et les ménages modestes.