Le célèbre chapelier italien Borsalino a été déclaré en situation de faillite par le tribunal d'Alexandrie (nord-ouest du pays), qui a nommé deux administrateurs judiciaires, a annoncé lundi Elio Bricola, du syndicat Uil. "Le tribunal a rejeté le deuxième plan concordataire présenté (par le fonds Haeres Equita) et a prononcé la faillite. Deux administrateurs judiciaires ont été nommés", a-t-il expliqué.
"Probable" que l'activité continue "normalement". "En ce qui concerne l'activité industrielle de l'usine, nous devrons comprendre quelles sont les intentions des administrateurs et d'Haeres. Il est probable que l'activité industrielle continue normalement", a-t-il ajouté. "Les employés sont en colère et inquiets pour leur futur", a expliqué Elio Bricola, en évoquant également "une incrédulité". Le fonds Haeres Equita a indiqué qu'il s'exprimerait un peu plus tard dans la journée.
Endettée de 30 millions en 2015. En mai 2015, le conseil d'administration de Borsalino avait choisi Haeres Equita, après un appel d'offres international, pour acquérir le célèbre chapelier, qui emploie quelque 120 personnes. La société récupérée par la nouvelle équipe était endettée à hauteur de 30 millions d'euros en raison d'une mauvaise gestion. Son ancien patron, Marco Marenco, recherché pour fraude et évasion fiscale, a été arrêté en avril 2015 en Suisse.
Rejet d'un premier plan il y a un an. Le tribunal d'Alexandrie avait accepté le projet d'Haeres Equita, avant de formuler une série de demandes et finalement de rejeter en décembre 2016 un premier plan concordataire, un plan de redressement assorti de remboursement aux créanciers. Haeres Equita avait assuré n'avoir pas failli à ses engagements vis-à-vis des créanciers du chapelier. Un deuxième plan avait été présenté il y a quelques semaines, qui a été à son tour rejeté. Le chapelier, dont le fedora a été porté par les plus grandes stars et célébré au cinéma par les acteurs français Alain Delon et Jean-Paul Belmondo dans le film Borsalino, fête cette année ses 160 ans.