La nomination de Nicolas Hulot au poste de ministre de la Transition Écologique et Solidaire a entraîné une chute du titre EDF en Bourse de Paris mercredi, les investisseurs craignant l'impact de sa politique pour l'exploitant du parc nucléaire français. Après l'annonce de l'entrée au gouvernement de l'ancien animateur de télévision, l'action EDF perdait 5,5% à 8,947 euros à 16h42, accusant la plus forte baisse du SBF 120 (-1,51%) alors qu'elle perdait 2,5% seulement auparavant. Le titre EDF affiche désormais un recul de 0,5% depuis le début de l'année, qui s'ajoute à une baisse de près de 29% en 2016.
"Une ligne écologique plus stricte". "Il y a la crainte d'une ligne écologique plus stricte étant donné l'attachement historique et le combat mené par Nicolas Hulot sur l'écologie", a déclaré Andréa Tueni, analyste marchés chez Saxo Banque. Le nouveau ministre est favorable à la sortie du nucléaire à moyen terme et s'est également exprimé pour la fermeture de la centrale de Fessenheim, promise pour fin 2018. Nicolas Hulot évoquait en outre mi-avril la nécessité de "repositionner EDF (...) dans une trajectoire compatible avec celle de la transition énergétique".
L'"avenir incertain" d'EDF. "Problèmes industriels, pertes de compétences, risques sur la sûreté nucléaire, fragilité financière, cette entreprise chère aux Français apparaît de plus en plus comme un colosse aux pieds d'argile à l'avenir incertain", soulignait-il. "Alors que partout ailleurs la transition énergétique s'accélère, EDF se rapproche d'Areva, surinvestit dans des projets nucléaires coûteux comme Hinkley Point, au Royaume-Uni, et n'investit pas suffisamment dans les énergies renouvelables. "Le nucléaire fait partie du monde d'hier", estimait encore Nicolas Hulot sur Europe 1 en avril 2016.