Selon une enquête publiée lundi, plus d'un quart des employeurs britanniques ont constaté que leurs salariés venant d'autres pays européens ont songé à quitter leur entreprise ou le pays dès 2017 dans la foulée du succès du camp du Brexit au référendum de juin dernier.
Éducation et santé potentiellement très touchés. Dans les secteurs de l'éducation et de la santé, cette proportion s'élève respectivement à 43% et 49%, montre le sondage réalisé auprès de plus d'un millier d'entreprise par le Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD).
Selon le CIPD, les employeurs dépendant de la main d'oeuvre européenne rencontrent déjà des difficultés pour pourvoir leurs postes vacants depuis le vote du Brexit. Ce phénomène est tangible dans le commerce de gros et de détail, dans le secteur manufacturier, la santé, l'hôtellerie et la restauration.
Des secteurs qui dépendent de la main d'oeuvre non-britannique. Gerwyn Davies, conseiller du CIPD chargé du marché de l'emploi, souligne que le nombre de citoyens européens hors Royaume-Uni salarié en Grande-Bretagne a progressé plus lentement au cours des trois mois à septembre qu'avant le référendum.
"C'est un défi pour les secteurs qui ont toujours dépendu de la main d'oeuvre non-britannique et qui sont particulièrement vulnérables face au changement de politique d'immigration", a-t-il déclaré.
Des manques déjà flagrants dans l'agriculture. Le manque de main d'oeuvre européenne s'est déjà fait ressentir l'année dernière dans le secteur agricole britannique qui n'a pu embaucher autant que voulu, en partie en raison de la chute du cours de la livre qui rend le pays moins attractif.
La Première ministre britannique Theresa May s'est engagée à durcir les conditions d'accès au Royaume-Uni dès que ce dernier aura quitté le bloc communautaire, ce qui devrait se produire à partir de 2019, quand bien même cela priverait le pays de son accès au marché unique européen.