Après avoir annoncé la suppression de 4.500 postes dans la fonction publique d'État en 2019, le gouvernement doit préciser lundi quels seront les ministères qui paieront le plus lourd tribut dans le deuxième projet de loi de finances du quinquennat Macron, avec l'ambition d'atteindre 50.000 suppressions de postes à la fin du mandat.
L'exécutif vise au total une réduction d'effectifs de 120.000 agents publics d'ici 2022 en comptant sur la suppression de 70.000 autres emplois dans la fonction publique territoriale, via notamment le dispositif de contractualisation avec les collectivités locales.
La direction des finances publiques mise à contribution. Pour l'exercice 2019, les réductions d'effectifs ont en partie filtré ces dernières semaines : "autour de 2.000" postes vont être supprimés dans les ministères économiques et financiers, 1.800 à l'Éducation nationale. Dans le détail, 2.130 emplois devraient disparaître à la direction générale des finances publiques (DGFIP) selon les syndicats. Des suppressions d'emplois légèrement minorées par les 250 postes créés aux douanes en raison du Brexit.
Depuis dix ans, la DGFIP est l'un des principaux contributeurs aux allègements d'effectifs : elle compte "plus de 103.000 agents" en 2018, soit "20.000 de moins qu'en 2008", d'après un rapport de la Cour des comptes paru en juin. "Une fois de plus, la DGFIP est l'administration la plus touchée", déplore Solidaires finances publiques (premier syndicat représentatif), qui chiffre même les "suppressions d'emplois" à "38.000 depuis 2002".
L'Éducation nationale devrait être aussi touchée.L'Éducation nationale devrait être l'autre principale cible des réductions d'effectifs avec 1.800 postes supprimés au global, a annoncé son ministre Jean-Michel Blanquer, dont "au moins 400 postes administratifs" et 2.600 dans le secondaire, en partie compensés par les créations dans le primaire, qui s'élèveront à 1.900. D'autres resserrements sont à attendre car les 4.500 suppressions de postes annoncées dans la fonction publique d'État constituent un solde qui prend en compte les "2.000 agents supplémentaires dans la police, la gendarmerie et à la DGSI" et les "1.300 à la justice" annoncés en août par le Premier ministre.
Ces créations de postes supposent davantage de réductions ailleurs, que plusieurs syndicats chiffrent entre 7.800 et 8.000. Elles seront certainement plus nombreuses car la loi de programmation militaire prévoit une augmentation de 3.000 postes à la Défense sur la période 2019-2023, qui devra aussi être compensée.