Budget 2024 : pourquoi les réserves de l'Agirc-Arrco sont-elles au cœur des convoitises du gouvernement ?

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Barthélémy Philippe // Crédit photo : Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

La séquence budget 2024 s'ouvre cette semaine au Parlement. Un moment qui s'annonce électrique alors que le gouvernement souhaite faire des économies, tout en finançant de nouvelles mesures, dont la revalorisation des petites retraites. Alors, pour tenir l'équilibre, l'exécutif souhaite piocher dans les réserves de l'Agirc-Arrco.

Quel sera le budget de la France l'année prochaine ? Le gouvernement doit présenter sa feuille de route dès mercredi , puis quelques jours plus tard, il présentera son projet de loi de financement de la sécurité sociale. Une séquence qui s'annonce électrique entre la majorité et les partis d'opposition.

Un système dans le vert

Dans sa quête d’économies , le gouvernement convoite les réserves de l'Agirc-Arrco , la caisse de retraite complémentaire des salariés du privé. Car les finances du régime sont dans le vert, avec 68 milliards d’euros de réserves, et elles doivent augmenter avec la réforme des retraites, qui oblige les salariés à travailler et cotiser plus longtemps. 

Et le gouvernement l’a bien compris. Il envisage donc de ponctionner 1 à 3 milliards d’euros par an dans les caisses du régime pour financer la revalorisation des petites retraites. Un non-sens pour les syndicats qui gèrent avec le patronat, ce régime. 

Des caisses "remplies grâce à nos cotisations"

"Il faut que le gouvernement arrête de considérer que les caisses de l’Agirc-Arrco sont sa tirelire pour financer ses bonnes idées du moment", s'agace Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT. Les caisses de l'Agirc-Arrco sont remplies grâce à nos cotisations et nos salaires, elles appartiennent aux travailleuses et aux travailleurs", poursuit-elle devant les journalistes. 

De son côté, le patronat est plus ouvert à condition que le gouvernement ne se montre pas trop gourmand. La revalorisation des petites retraites atteindra 100 euros maximum pour une carrière complète à temps plein. Elle devrait concerner 1,7 million de retraités actuels et 200.000 nouveaux pensionnés chaque année.