Budget 2025 : le texte final arrive à l'Assemblée nationale, a-t-il des chances de passer ?

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Alexandre Chauveau // Crédit photo : QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Ce lundi soir, à 21h30 pétante, l'Assemblée nationale va examiner le texte initial du gouvernement concernant budget 2025. Les députés auront ensuite 40 jours pour en finir.

C'est un chaudron plus bouillant que jamais. L'Assemblée nationale s'apprête à examiner le budget 2025 à partir de 21h30 ce lundi soir. Elle a 40 jours pour en venir à bout. "Ça va être une boucherie totale", confie un député macroniste au Parisien Aujourd'hui en France, ce lundi matin. Sur le gril ce lundi soir, le texte initial du gouvernement. Ce week-end, la Commission des finances a rejeté samedi le volet recettes du budget.

49.3 en vue ? 

Avec une alliance de circonstance entre la gauche et le MoDem, les députés avaient alourdi de 60 milliards d'euros la charge fiscale prévue, avec notamment une surtaxe pour les grandes entreprises, la pérennisation de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus ou encore l'augmentation du taux de la taxe de 30 à 33 %.

Eric Coquerel et le Nouveau Front populaire ont donc voté contre le reste de la Commission pour cette version du texte qualifié "d'enfer fiscal" par le ministre chargé des comptes publics, Laurent Saint-Martin. Soulagé donc, après son rejet en commission. Par conséquent, c'est bien la version rédigée par Bercy qui sera étudiée ce lundi soir. Avant d'être amendée, elle prévoit dans l'ensemble une hausse d'impôt de 20 milliards d'euros et des coupes dans les dépenses publiques estimées à 40 milliards.

Mais cette version du budget n'a pas vraiment de chance de passer compte tenu de l'absence de majorité. Michel Barnier devrait donc avoir recours au 49.3 . La question, c'est plutôt de savoir quand. Première option, le dégainer rapidement pour éviter d'avoir à subir le vote d'amendements jugés trop coûteux, comme en commission la semaine dernière. Deuxième option, laisser la discussion se dérouler pour tenter d'apparaître moins brutale.

Le Premier ministre reste pour l'instant flou sur ses intentions. Reste une dernière carte : le recours à l'article 47 de la Constitution. Ce dernier prévoit qu'en l'absence de vote à l'Assemblée sous 40 jours, le texte est envoyé dans sa version initiale au Sénat, où la majorité de droite est beaucoup plus favorable à Michel Barnier.