Budget 2025 : «L'État veut juste se dédouaner», à Chambéry, le maire s'oppose catégoriquement à la moindre économie

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Jean-Luc Boujon (à Chambéry) / Crédits photo : J-F ROLLINGER / ONLY FRANCE / Only France via AFP

L'effort demandé par le gouvernement pourrait être immense. À la vieille de la présentation du budget, les collectivités pourraient être obligées de faire près de cinq milliards d'euros d'économies l'année prochaine. Hors de question pour le maire de Chambéry, qui juge que les villes n'ont pas à payer pour un État "qui n'a pas su gérer son budget".

Le gouvernement doit présenter jeudi son projet de loi de finances pour l'année 2025. Si l'effort devrait concerner tous les secteurs , l'Association des maires de France s'oppose aux cinq milliards d'euros qui pourraient être exigés des collectivités locales . Pour le moment, jusqu'à 450 collectivités pourraient être concernées, allant des mairies de grandes villes et de villes moyennes, aux conseils départementaux et des communautés de communes. 

Mais en Savoie, Thierry Repentin ne décolère pas. Le maire de Chambéry, 60.000 habitants, n'accepte pas cette ponction d'un État, qui, selon lui, est irresponsable financièrement. "L'État demande aux collectivités locales de combler un déficit pour lequel elles ne sont responsables en rien. Il n'y aucune raison que les collectivités locales viennent au secours d'un État qui n'a pas su gérer son budget. L'État veut juste se dédouaner : ce n'est pas acceptable", s'agace-t-il au micro d'Europe 1. 

Des services entamés

Au total, plus de 400 villes seraient concernées, notamment les grandes métropoles mais aussi les villes moyennes, celles avec un budget de plus de 40 millions d'euros. Chambéry fait partie de celles-ci, avec des conséquences directes pour la population, explique son maire. "Pour une ville comme Chambéry, c'est plusieurs centaines de milliers d'euros qui seront prélevés. Et il faut que nos compatriotes comprennent bien que, si les collectivités locales sont ponctionnées, la seule ressource que nous avons, pour éponger cette ponction, c'est de restreindre les services à la population", souligne-t-il. 

Avant d'ajouter : "Par exemple, en matière de politique des déchets ou en matière de politique agricole, tout cela diminuera forcément, au détriment des habitants". Les maires de France ne veulent donc pas de ce projet. Mais s'il est maintenu, leur congrès, prévu en novembre à Paris, sera forcément houleux, prédit l'élu savoyard.