Budget 2025 : pour réduire le déficit, l'État va-t-il devoir céder ses participations dans certaines entreprises ?

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Barthélémy Philippe

L'État va-t-il renoncer à une partie des actions ? Pour faire face au déficit et à la recherche de nouvelles recettes, l'aile droite de la macronie propose de vendre environ 10% des participations de l'État dans des entreprises. De quoi rapporter jusqu'à 18 milliards d'euros en plus dans les caisses.

La France doit faire des économies. C'est le mot d'ordre de ce budget 2025 proposé par le gouvernement , qui souhaite ramener le déficit public à 5% du PIB l'an prochain. Pour y arriver, l'État pourrait céder certaines de ses participations dans des entreprises privées cotées. C'est ce que propose l'aille droite de la Macronie, emmenée par Gérald Darmanin. L'État pourrait ainsi se séparer de 10 % de ses participations dans des entreprises.

"Revoir le périmètre de l'État actionnaire"

Actuellement, l'État actionnaire est présent au capital de 85 entreprises dans l'énergie, les transports ou la défense. Safran, Airbus, Renault, Air France ou Orange... Le portefeuille de l'État pèse au total 180 milliards d'euros et compte dix mastodontes cotés au CAC40.

"On souhaite substituer au choc fiscal un choc de moindre dépense et de réformes. On peut revoir le périmètre de l'État actionnaire, s'interroger aussi sur ce que fait l'État dans certaines entreprises", souligne le député macroniste Mathieu Lefebvre. Ce dernier estime que l'État a intérêt à alléger ces participations. "L'État est actionnaire de Renault . Est-ce que c'est vraiment un service public supplémentaire ? Je ne le crois pas", s'agace-t-il. 

Le gouvernement ouvert au débat

En revanche, le député estime que l'État doit conserver son influence dans certains groupes stratégiques comme Airbus, Safran et Thalès, ces fleurons de l'aéronautique et de la défense. La vente de 10% des participations de l'État rapporterait 18 milliards d'euros, deux fois plus que la surtaxe des grandes entreprises, mesure phare du budget.

Le gouvernement se dit ouvert au débat tout en insistant sur la perte de dividendes qu'occasionnent ses ventes. En 2023, l'Agence des participations de l'État a encaissé un peu plus de deux milliards d'euros de dividende.