Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, s'est déclaré préoccupé jeudi par le report de dépenses et de charges à 2018 dans le projet de budget présenté la veille par le gouvernement pour 2017.
Des questions à poser au gouvernement. "Je veux exprimer des préoccupations sur les charges et les dépenses qui sont reportées à 2018 ainsi que sur les réformes structurelles (...). A l'évidence, là il y a des questions que nous allons poser au gouvernement français", a déclaré Pierre Moscovici lors d'une audition au Sénat. Le commissaire a certes reconnu que ce report de dépenses n'était "pas forcément de nature à nous faire changer d'avis pour 2017 (...), mais la Commission doit aussi voir au-delà et nous le ferons".
"Pas de sursis ou d'exception". "Pour sortir d'une procédure de déficit excessif, il faut considérer que la réduction des déficits en-dessous de 3% est solide et durable", a-t-il rappelé, avant d'adresser un message de fermeté à Paris. "Il ne peut pas y avoir en 2017 de sursis ou d'exception", a-t-il affirmé, tout en soulignant qu'il y avait "une attente" à Bruxelles pour que "la France respecte enfin les règles". "Je continue à penser, pour ma part, que la cible l'an prochain en-dessous de 3% est jouable", a toutefois admis le commissaire européen, rappelant que la France s'était engagée auprès de ses partenaires européens à ramener à 2,7% son déficit l'an prochain.
Sapin sûr de son budget. Pour sa part, le ministre de l'Economie et des Finances, Michel Sapin, a réitéré jeudi matin sur France 2 que le gouvernement allait respecter ses objectifs. "Nos prévisions ne sont pas insincères", a-t-il affirmé. "Ce budget n'est pas un budget de campagne électorale", a-t-il ajouté. Le gouvernement a présenté mercredi son projet de budget 2017, qui prévoit le retour de la France dans les clous européens avec un déficit de 2,7%. Il confirme les baisses d'impôts annoncées par le gouvernement, mais aussi la hausse des moyens alloués à l'emploi, la sécurité et l'éducation. Parmi les mesures prévues, le gouvernement va augmenter le dernier acompte de l'impôt sur les sociétés versé par les grandes entreprises, soit 400 millions d'euros de recettes qui auraient dû être versées en 2018. Michel Sapin a assuré que cette perception anticipée ne représenterait pas un manque-à-gagner pour le budget 2018.