Un temps menacée de fermeture, l'entreprise des Forges de Tarbes dans les Hautes-Pyrénées tourne à plein régime désormais. L'usine qui fabrique des canons, notamment ceux des canons Caesar, renoue avec le commerce depuis le début de la guerre en Ukraine. Des dizaines de personnes ont dû être embauchées.
C'est un effet de la guerre en Ukraine : l'Europe est en train de se réarmer. La France n'y échappe pas, elle non plus. En conséquence, la seule usine française qui fabrique des cordes obus, les Forges de Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, s'apprête à tourner à plein régime. Menacée de faillite il y a quelques mois, l'entreprise vient de conclure lundi un juteux contrat avec une entreprise ukrainienne.
Un outil industriel modernisé
Pourtant, lorsque les dirigeants actuels reprennent les forges de Tarbes en 2021, l'usine est en redressement judiciaire et la production quasiment à l'arrêt. Mais tout change début 2022. Le conflit éclate en Ukraine et la France livre à Kiev des canons Caesar qui ne peuvent fonctionner qu'avec des obus fabriqués à la forge de Tarbes.
"Ça change tout, d'abord pour le personnel de l'usine qui retrouve de la visibilité. Ça change tout parce que vous aviez un outil industriel qui était très vieillissant et d'un seul coup, il est renouvelé", explique au micro d'Europe 1 le PDG de l’usine, Jérôme Garnache.
Recrutement express obligatoire
Une modernisation qui va permettre d’envoyer 120.000 obus à Kiev d’ici 2026. Pour produire autant le nombre de salarié a doublé en huit mois. Un recrutement express obligatoire, quitte à engager des candidats sans expérience. "On a surtout embauché dans gens qui faisait autre chose au départ. Et en fait les forgerons qui sont en ce moment employés aux forges de Tarbes, forment des gens qui ont envie de se tourner vers ce métier", poursuit-il. Une quarantaine de personnes produisent aujourd’hui ces obus de 45 kilos. Ils devraient être 60 d’ici deux ans selon l’entreprise.