Bois bâtiment 1:38
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Maximilien Carlier, à Lesquin (Nord), édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
La pénurie des matériaux (bois, acier, PVC…) pose de plus en plus de problèmes de retards et d'abandons de chantiers en France, un an après le début de la crise. Dans le Nord, la filière du bâtiment s'inquiète de possibles pénalités de retard et appelle les acteurs publics et privés à la solidarité.   
REPORTAGE

Le cuivre, l'aluminium, l'acier, le bois… Une pénurie de matériaux frappe depuis quelques mois le secteur de la construction. Plusieurs facteurs expliquent cette situation : la crise sanitaire, l'augmentation du fret provoquée par l'échouage de l'Ever Given en mars dernier ou encore la politique de taxation de Donald Trump vis-à-vis du bois canadien. Tout cela entraîne une augmentation des prix et une prise de tête du côté des entreprises, comme chez un grossiste en bois à Lesquin, près de Lille, dans le Nord.

"Deux palettes qui se battent en duel"

C'est un entrepôt qui fait la surface d'un terrain de football. À l'intérieur, dans le rayonnage, il y a encore des panneaux en bois. Quelques-uns, mais plus grand-chose par rapport à avant. "Ici, d'habitude, vous avez des stocks qui montent jusqu'à quatre, cinq mètres de haut. Et là, il n'y a plus rien du tout. Il ne reste plus que deux malheureuses palettes qui se battent en duel", déplore Philippe Cappelle, directeur de PanoFrance.

En achetant massivement leur bois en Europe, à cause des taxes sur le bois canadien, les États-Unis ont provoqué une raréfaction et un renchérissement du prix du bois, avec des hausses de 30% à 40%. "Si les clients ne peuvent plus se dépanner, soit chez mes confrères soit ici, le bâtiment va s'arrêter", anticipe Philippe Cappelle car, dans ce secteur, tout est lié.

Une chaîne enrayée

Car il n'y a pas que le bois : le cuivre, l'aluminium ou encore l'acier sont concernés. À partir du moment où il y en a un dans la chaîne qui est arrêté, forcément, il va arrêter les autres. "Un électricien ne passe pas ses gaines, on ne peut pas fermer la cloison, on ne peut pas la peindre et on ne peut pas réceptionner le bâtiment... À ce niveau-là, ça peut bloquer tout le monde et, bien sûr, le chantier", détaille Benoît Loison, président de la Fédération française du bâtiment dans le Nord-Pas de Calais.

Ces difficultés peuvent ainsi entraîner des pénalités de retard. C'est d'ailleurs pour cette raison que la Fédération du bâtiment lance un appel aux régions, aux départements et aux promoteurs immobiliers. "Faites preuve de solidarité. Réajustez les plannings de livraison sans amende. Sinon, il y aura des défaillances d'entreprises", préviennent-ils.