Sur cette aire d'autoroute, des dizaines de poids lourds alignés. Dans sa cabine, Michel est prêt à prendre la route, direction Paris. Ce routier, qui emprunte l'autoroute A1 entre Lille et la capitale, fait partie de ceux que le gouvernement envisage de taxer. Une piste de l'exécutif, dévoilé par Le Courrier Picard, qui permettrait de financer le canal Seine-Nord, un vaste projet de liaison fluviale pour transporter les marchandises entre Paris et le nord de la France.
Mais pour Michel, hors de question de passer une fois de plus à la caisse. "On paie déjà un maximum de péage, s'il y a encore une taxe en plus, on ne va pas suivre. Parce que le péage d'un camion, ce n'est pas le péage d'une voiture. Le prix peut être multiplié par dix".
"Il faudra manifester comme en 2013"
Pour éviter d'être taxé, il faudrait alors trouver un itinéraire alternatif et donc rallonger le temps de trajet. Ce que Michel n'envisage pas. "Je mets trois heures à peu près pour faire Lille-Paris sur autoroute. En prenant la nationale, il faut compter deux heures de plus, ce serait infernale pour nous. Ça va foutre un bordel partout", peste-t-il.
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Sans compter la consommation de gazoil qui augmentera inévitablement, car la vitesse ne sera pas constante, ajoute ce routier. "Cette taxe, ça va encore être du vol. Nous, on paie déjà l'autoroute A1 une fortune. 100 euros l'aller retour pour des camions comme les miens. S'ils nous rajoutent une taxe là-dessus, ce ne sera plus possible. Pas le choix, il faudra manifester comme en 2013", prévient Christophe Caron, président du groupement France TPE Transports. À l'époque, l'écotaxe avait été abandonné après plusieurs démonstrations de force des routiers.