Face à la hausse du prix du pétrole, l'une des solutions peut être le bioéthanol qui affiche un tarif imbattable à 68 centimes le litre. Même si la consommation est supérieure, ce carburant bon marché attire les professionnels du secteur, dont certains misent beaucoup sur ce produit "made in France".
Le bioéthanol peut-il être le carburant du pouvoir d'achat ? Alors que le prix du pétrole augmente depuis ces derniers jours, il est l'une des alternatives sur le marché. Le bioéthanol affiche un tarif imbattable, à 68 centimes le litre. De quoi faire des économies même si la consommation est supérieure d'environ 20%. La filière de cet alcool agricole "made in France" se met en place progressivement, avec des boitiers, un réseau de stations de plus en plus développé et une gamme de véhicules "flexifuel" qui s'agrandit. Europe 1 est allée à la rencontre de professionnels qui misent sur cette technologie.
>> À LIRE AUSSI - Pourquoi le bioéthanol est-il le seul carburant dont les ventes ont progressé en 2020 ?
Quatre fois plus de stations équipées en trois ans chez Total
Au dépôt de Gennevilliers, au nord de Paris, le bioéthanol prend de plus en plus de place aux côtés des immenses cuves d'autres carburants, comme le gazole ou le sans plomb. Une réserve qui permet d'alimenter les 800 stations Total qui proposent du E85. "En 2018, on avait 200 sites équipés. On en a grosso modo équipé une par jour ouvré sur toute la période", explique Pierre-Emmanuel Bredin, directeur du réseau en France. Un signe de l'attrait de ce carburant.
Il faut des stations, mais aussi des voitures compatibles. Peu de constructeurs ont pour le moment misé sur le superéthanol. C'est pourtant un pari commercial gagnant pour Ford et son président pour la France, Louis-Carl Vignon. Celui-ci voit en ce carburant un triple avantage. "C'est d'abord économique, puisqu'il est moins cher à l'achat, avec une économie sur la carte grise. C'est écologique, puisque c'est moins d'émission de CO2. Et c'est aussi patriotique puisque la France est le plus gros producteur européen de bioéthanol", affirme-t-il.
"On peut facilement livrer un million de voitures en plus"
Si la France est le principal producteur en Europe de ce carburant, mélange de blé, de mais et de betterave, elle peut encore faire mieux selon Nicolas Kurtsoglou, responsable carburant au Syndicat national des producteurs d'alcool agricole. "Sans construire de nouvelles usines, on peut facilement, avec l'éthanol produit aujourd'hui en France, livrer un million de voitures en plus par rapport à aujourd'hui, que ce soit en flexfuel d'origine ou avec un boitier", estime-t-il.
Autre preuve du succès récent du E85 : les ventes de ces boitiers ont augmenté de 36% depuis juin dernier.