C'est du jamais vu. Dans certaines stations-service, le diesel est désormais plus cher que l'essence. Sur la moyenne nationale des prix, les deux carburants ne sont plus qu'à un centime d'écart, alors que l'essence est davantage taxée, à hauteur d'environ dix centimes. La raison de ce phénomène est simple : c'est un peu la panique sur le marché de Rotterdam, aux Pays-Bas. C'est dans la ville néerlandaise que les prix du pétrole brut, de l'essence et du diesel sont fixés pour l'ensemble de l'Europe.
La crainte d'un éventuel embargo
En réalité, les acheteurs craignent et anticipent un éventuel embargo, à l'image de la décision prise mardi par les États-Unis, et donc ils se détournent du gazole russe, de peur ne pas vouloir écouler leurs stocks. Ces acheteurs se reportent sur du gazole nord-américain ou provenant du Moyen-Orient, faisant augmenter leurs prix.
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C'est une tendance générale selon Olivier Gantois, le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). "Aujourd'hui, dans le prix du baril à 130 dollars, il y a à peu près 35 dollars qui viennent de la crise en Ukraine, et en particulier d'une anticipation d'un embargo éventuel", estime-t-il au micro d'Europe 1. Pour le président de l'Ufip, une hausse continue du diesel semble en revanche peu probable. Mais sur le prix du baril continue d'augmenter, tous les carburants vont monter simultanément.