Le groupe de grande distribution Carrefour compte supprimer plus de 1.200 postes dans ses hypermarchés français en 2019, sans départs contraints, a appris mercredi l'AFP de sources concordantes.
Lors d'un comité central d'entreprise (CCE), la direction a détaillé les suppressions de postes prévues dans la bijouterie, le rayon multimédia, l'arrière-caisse, le service de la paie ou encore l'encadrement, selon les syndicats CGT et CFDT.
Carrefour ne confirme pas les chiffres. La CGT et FO, respectivement 3e et premier syndicat du groupe, parlent de 1.229 postes supprimés sur environ 60.000 salariés, et la CFDT d'"environ 1.300 postes", un chiffrage confirmé par une source proche des négociations. Interrogée par l'AFP, la direction de Carrefour a confirmé la tenue de négociations, sans confirmer ces chiffres.
"Le volume le plus important des suppressions est sur l'encadrement" avec plus de 500 postes de cadres concernés, a indiqué Sylvain Macé, de la CFDT Carrefour.
Le groupe négocie un accord de rupture conventionnelle collective. Le groupe a commencé à négocier avec les organisations syndicales un accord de rupture conventionnelle collective (RCC), une première chez Carrefour, pour accompagner ces suppressions de postes. La signature est escomptée d'ici l'été, selon plusieurs sources.
Issues de la dernière réforme du code du travail, les RCC permettent de supprimer des postes via des départs volontaires, sans justification économique. Elles nécessitent un accord signé par des syndicats représentant au moins 50% du personnel.
L'inquiétude des syndicats. "On a pris un coup d'épée sur la tête", a réagi Gaëtan Couturier, de la CGT Carrefour, qui réclame le reclassement des salariés dont le poste va disparaître et refusera de signer l'accord de RCC. Comme FO, la CFDT compte participer à la suite des négociations, mais Sylvain Macé ne cache pas son "inquiétude sur la notion de volontariat" dans la mesure où les postes disparaissent. Michel Enguelz, délégué syndical central FO du groupe Carrefour, veut lui insister "sur les moyens et les perspectives d'avenir" afin d'"obtenir les meilleures conditions de départ possibles pour les salariés concernés".